Une question légitime à me poser serait « Qu'est-ce que tu fous à Poudlard, le moldu? » À cela, je répondrai que je n'en ai aucune idée. À vrai dire, ça fait presque sept ans que je me le demande. Une journée, je livrais les journaux à mes voisins pour amasser assez d'argent de poche pour m'acheter la nouvelle bande dessinée de Batman ou des X-men, le lendemain, y'avait une chouette qui m'apportait une invitation à cette école de frappa-dingues. J'ai ris au début en croyant que c'était une blague, puis je me suis dit que j'hallucinais. M'enfin, on dirait que je ne rêvais pas puisque je suis ici. La première année a été très difficile. Toute cette magie me rendait un peu malade. Quand c'est rendu que tu fais apparaitre ton petit déjeuner sur la table, c'est que t'as un problème je dis. Il faut dire que je suis habitué à la vie de famille et que l'ambiance du château n'a rien d'accueillante à mes yeux.

Dans un passé pas si lointain, je vivais encore avec mes parents. Ne vous y trompez pas, ils vivent encore là, eux, c’est que moi qui n’y vis plus. Je me souviens encore du matin où j’ai reçu la lettre. Ça sentait les gaufres, celles de ma mère. Et puis y’avait des petits doigts qui me chatouillaient. Puis, elle s’était mise à me sauter dessus. Comme je l’adore ma petite sœur. Allez! Alleeeeeeeeez! Réveilles-toi, gros vilain! Y’a m’man qui veut que tu descendes! Elle a un cadeau pour toi …

Un cadeau? Pour moi? Aucun chronomètre n’aurait pu calculer le temps que ça m’avait pris pour descendre à la cuisine. En un coup de vent, j’y étais. Quelle ne fût pas ma surprise quand j’ai vu cette stupide lettre. Alors que j’allais l’attraper, y’avait mon petit frère qui l’avait déjà chipée! Après une longue course, entre lui, ma sœur, mon autre petit frère et mon père qui était encore plus gamin que moi, y’avait ma mère. Il n’y avait qu’elle pour tout régler. C’EST PRÊT!

Avec sa voix douce comme un klaxon, elle nous avait tous interrompu. L’appel des gaufres, il n’y a que ça de vrai dans la vie. Tout ce boucan avait cependant réveillé mes petits frères, les bébés jumeaux. Pour ceux qui ont compté la marmaille, vous aurez remarqué que nous sommes nombreux et majoritairement masculins. Effectivement, avec une seule petite sœur pour exactement cinq garçons – en me comptant – ça fait pas mal de sport pour ma mère. Je crois que mon père est bien content de ça puisqu’on habite sur une ferme et qu’on manque toujours de bras. Avec la récolte et les animaux, y’a toujours quelque chose à faire. Ça me manque aussi, tout ça. Plus qu'un an, deux maximum et c'est fini. Pas que je n'aime pas ça. J'ai plein d'amis et tout, mais ma famille, c'est sacré! La maison me manque, ma famille me manque et le monde pas magique du tout où il faut tout faire à la sueur de notre front me manque. Heureusement qu'il me reste mes BD, que mon frère m'envoie parfois, sinon, j'aurais craqué avant.

By Zeus! What is this jackassery?
Je me souviens de tout. L'avant, l'après et surtout, le pendant de l'histoire. Stupide étang d'eau et stupide idée de merde et stupide jeunesse de folie et d'étourderie. Il faisait chaud. C'était la mi-juillet après tout. Les vacances, le soleil tout ça, ça nous rend fous, nous, les mecs. Il y avait une corde accrochée à l'arbre près de l'eau. Le premier à y aller, c'était le gros débile à John, puis, c'était à moi. Il a réussi sans faute et moi, je me suis aussi ramassé à l'eau avec la grâce d'une bombe d'un garçon de huit ans. J'ai tellement bien réussi mon coup que j'ai touché le fond du lac. Boueux et dégueulasse, parfait pour moi! Bien qu'agréable, le sol était devenu mon ennemi. Incapable de respirer sous l'eau, il fallait que je remonte à la surface, mais impossible de le faire. Agite un bras et puis l'autre. Travaille des pieds. Donne des coups dans l'eau. Rien à faire, j'étais coincé 8 000 pieds sous le niveau de la mer. À cette époque, j'y ai cru. Maintenant je sais que je devais çetre à trois têtes de la surface, mais comment j'avais peur! Finalement, c'est mon pote Jimmy qui m'a sorti de l'eau avec l'aide de son grand frère. Ma mère était tellement fâchée qu'elle m'avait pris dans ses bras et même qu'elle pleurait. J’aimais bien ça quand elle était fâchée comme ça, parce qu'il y avait pas de punition, si ce n'était que manger son potage au goût du paradis. Depuis ce temps-là, je touche plus à l'eau, surtout profonde et en grande quantité, ni à tout ce qui est poisson et autres créatures magiques aquatiques qui peuvent vous noyez parce qu'elles sont folles et qu'elles n'aiment pas les moldus. Je les respecte, mais mon Dieu qu'elles sont horriblement répugnantes...