Il devait être dans les alentours de minuit. Matthew trainait dans la rue sans but précis. En fait, il venait tout juste de sortir d'un bar. Non, il n'était pas bourré. Disons juste qu'un ou deux verres de whisky pur feu avaient été nécessaires. Il savait qu'il ferait mieux de ne pas être là, les raffleurs trainaient souvent ici dans le but de choper quelqu'un mais il les emmerdait. Il n'était pas Chef de la brigade de police magique pour rien. Il avait tout de même sa baguette en main par précaution. Par les temps qui courent il vaut mieux faire attention si l'on tient à sa vie. Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre et soupira. Il devait se lever dans sept heures pour aller travailler mais il n'en avait pas envie. Il n'avait envie de rien si ce n'est de rester dans son lit et d'attendre que le temps passe. Il n'avait jamais apprécié ce comportement chez les autres, surtout à cause d'une rupture amoureuse. Il s'était toujours dit "je ne serai jamais ce genre de personne" ou encore "jamais je ne me mettrai dans cet état pour une femme". Mais c'était ce qu'il faisait. Quelques jours plus tôt, il s'était fait en quelque sorte largué par Kendra. Elle avait monté un plan plus que diabolique contre lui et il en payait les frais. Il avait saboté son mariage parce qu'il ne voulait pas la voir avec un autre, il la voulait uniquement pour lui. Alors, pour se venger, elle avait fait semblant de l'aimer, l'avait laissé espérer pour au final tout lui balancer à la gueule après une superbe nuit. Les peines de cœur, il avait toujours trouvé ça pathétique. Il s'était toujours dit que l'amour était inutile, que c'était une faiblesse à laquelle il ne fallait surtout pas succomber. Il aurait dû s'écouter et laisser Kendra vivre sa vie, il ne serait pas comme ça.

Il se rendait compte qu'il avait besoin de parler. Il n'aimait pourtant pas ça mais il fallait qu'il peste contre cette femme avec quelqu'un. La seule personne avec qui il voulait bien parler de sa vie, de ses sentiments et tout le tralala c'était bien sa sœur, Meredith. Il avait quasiment grandi avec elle, excepté durant les cinq premières années de sa vie dont il ne se souvenait presque pas. Bien sûr, tout comme chaque frère et sœur, ils avaient eu leur lot de chamaillerie mais ce n'était rien comparé à tout les excellents moments qu'ils avaient pu passer ensemble. Ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Autant dire que leur relation était bonne. Sans prendre la peine de réfléchir un peu plus, il transplana dans une petite ruelle située juste à côté de l'immeuble de Meredith. C'était à elle qu'il voulait parler, elle était d'ailleurs la seule personne avec qui il pourrait calmement, sans la renvoyer chier. Il espérait qu'il ne soit pas trop tard, qu'il ne la dérangerait pas. Il avait un don pour aller chez les gens en pleine nuit. Peut-être était-ce une manière d'exprimer son côté chieur ?

Il faisait un peu peur à voir, du moins pour ceux qui le connaissaient. Il ne s'était pas rasé depuis qu'il s'était fait jeter comme une bouse de dragon, sentait l'alcool et la cigarette même s'il n'était pas bourré et qu'il ne fumait pas - merci l'odeur pourrie du bar - et avait l'air fatigué, blasé. Il se dégoutait lui-même, ayant l'impression de ressembler à son cousin James. Ce fut donc dans cet état qu'il pénétra dans l'immeuble de sa sœur, qu'il monta les escaliers puis toqua à sa porte d'entrée.

Spoiler:

Les M&N’s croustillaient sous ses dents. Assises sur son canapé dans le noir, Meredith avait les yeux rivé sur son petit écran de télévision. Ce soir, un nouvel épisode de Buffy contre les Vampires, nouvelle série fraîchement débarquée, passait. C’est fou comme les moldus imaginaient les vampires comme des êtres relativement débiles, et facile à tuer. Et des êtres également incapable de sympathie. Certes, les vrais vampires avaient du mal à choisir leur camp mais ils n’étaient pas tous méchants. D’ailleurs, ils n’étaient pas aussi moches. On avait tendance à oublier que le vampire est attirant, qu’il dégage une puissante aura. Mais les moldus méconnaissaient cela, et du coup, on retrouvait des être laids et stupides. En tout cas, Meredith n’attendait qu’une chose. C’est que Buffy et Angel finissent ensemble, pour prouver à la terre entière qu’un vampire peut aimer sans cœur. Performance tout à fait remarquable d’ailleurs. Mais là, Buffy se faisait attaquer de tous les côtés. Allaient-elle s’en sortir ? Allait-elle réussir à tuer tous ces monstres ? Il le fallait.

Driiiiing. Nan mais c’est une blague ? Pas maintenant, pas ce soir, pas pendant Buffy ! Meredith jeta un coup d’œil agressif à la pendule. Minuit, nan mais les gens manquaient pas de toupet. Et à cette heure-là ça ne pouvait être qu’un proche, ou un ivrogne qui s’est trompé d’étage. Elle soupira, posa son paquet de bonbons au chocolat sur le canapé et se leva d’un pas rapide. Elle s’avança vers la porte et l’ouvrit. Matthew. Dans un sale état. Bon ok il pouvait rentrer, parce que c’était lui. Elle posa une main sur sa hanche, l’autre tenant toujours la porte, et annonça « Tu sais t’as le droit de me rendre visite pendant la journée. ». Elle s’éloigna de la porte, la laissant ouverte pour qu’il puisse rentrer. Elle éteignit la télé avec regret, sachant qu’elle ne verrait pas la fin de l’épisode ce soir. Heureusement, il était rediffusé plus tard. Elle attrapa son paquet de M&N’s et entra dans la cuisine pour le ranger dans un placard. Elle alluma la bouilloire et revint dans le salon.

Elle posa ensuite ses yeux sur son frère. On aurait dit un clochard, ça faisait peur et surtout ça faisait pas professionnel. Se ramener au travail comme ça c’était risqué sa place tous les jours ! Bon, inutile de demander ce qui n’allait pas. Elle l’avait pressenti, elle avait toujours eut un sixième sens pour cette fille. Cette saleté de Kendra, une vraie erreur humaine. Elle devrait rendre service à l’humanité et dégager de Londres une bonne fois pour toute ! Elle soupira, vraiment blasée qu’il s’est visiblement fait avoir. « Le célibat c’est l’avenir. ». Elle aurait bien ajouté qu’elle l’avait prévenu, mais elle n’allait pas enfoncer le couteau dans la plaie en le narguant de cette manière.

Sa sœur s'était enfin décidé à lui ouvrir. Bah c'était pas trop tôt ! Il entra, lui lançant juste un regard en guise de salutation. Il n'eut aucune réaction visible à sa remarque. D'habitude, ça l'aurait fait sourire mais il n'était pas vraiment d'humeur à sourire pour le moment. Il lui aurait même répondu un : "La journée je bosse, moi. Je passe pas mon temps à bouffer." juste pour la taquiner. Mais non, Matthew n'était pas d'humeur à faire chier sa sœur, un vrai miracle. Par contre, il haussa un sourcil en la voyant prendre ses M&N's et aller les ranger. Ok sympa... Elle ne voulait même pas partager avec lui cette grosse goinfre radine. Pendant ce temps, il s'installa sur le canapé après avoir retiré sa cape. Il jeta un coup d’œil à ce qu'elle appelait la "TV". Il avait toujours trouvé ça bizarre. C'était une sorte de boite avec des images, un truc moldu. Il n'avait jamais été passionné par eux comme son père et sa sœur. Il préférait se concentrer sur ce qu'il avait : son don. La magie. Ça c'était passionnant. Pas comme ces primitifs de moldus. Enfin bref. Meredith était de retour.

« Le célibat c’est l’avenir. » Elle était bien la seule à penser ça. Il voulait Kendra. Il voulait des enfants. Puis il fallait assurer la descendance des Northman vu qu'apparemment ce n'était pas elle qui allait le faire. Ni même James, leur cousin. Tellement taré qu'aucune femme ne voudrait de lui.


- Heureusement que papa et maman n'ont pas pensés la même chose, nous ne serions pas là. Ce n'est pas parce que tu n'es tombé que sur des imbéciles qu'il n'y a pas quelqu'un avec qui tu ne pourrais pas être en couple et heureuse.


C'est lui qui disait ça ? Alors qu'il venait tout juste de se faire jeter ? Mais par la barbe de Merlin, qu'il arrête d'être si stupide. Il s'énervait tout seul. C'était horrible de se rendre compte que Kendra l'avait rendu stupide, aveugle, niais. Avant il avait été comme Meredith, ne voulant pas s'engager. Déjà parce qu'il savait qu'il aurait du mal gérer boulot et relation mais en plus parce qu'une femme, c'était chiant. Oh si. Avec leurs sautes d'humeurs, leur caractère exécrable lorsqu'elles sont indisposées, leur côté "je boude pour rien" et leur manie à dépenser trop d'argent dans les fringues. Oh il y avait aussi leur "Oh nan je ne mange pas ça, il y a trop de calories", il ne supportait pas ça ce genre de femme. Celle qui a peur de prendre cent grammes alors qu'elle est à la limite de l'anorexie. La plupart du temps, il les larguait juste après. On a qu'une vie merde, autant en profiter et ne pas la passer à se priver. Enfin bref, pour en revenir à lui, il avait besoin de parler.


- Elle... Elle m'a fait croire que mes sentiments étaient réciproques. Je pensais que ça l'était, après tout, je lui ai sauvé la vie dans le bar la dernière fois. Je suis allé à Poudlard pour délivrer les élèves qui étaient dans la Cage, quand j'ai voulu transplaner pour rentrer, quelqu'un m'a attrapé le bras et j'ai été désartibulé. Je suis allée chez elle pour qu'elle me guérisse et... Et ... On a ... Tu sais... Fait "la chose". Le lendemain matin elle m'a largué, me disant qu'elle avait fait exprès et que c'était pour se venger de la fois où j'ai saboté son mariage.


Il avait regardé ailleurs pendant tout son discours. Il avait bugué à un moment sur la nuit passée avec Kendra mais c'était pas comme s'il était très à l'aise pour parler de sexe avec sa sœur. Enfin parfois ça allait, quand c'était pour faire genre "Huuum j'ai passé une nuit superbe avec la blonde, tu sais, ta cliente là, celle aux gros seins. Elle utilise sa bouche à merveilles". Mais il disait ça surtout pour faire chier Meredith. Là c'était beaucoup plus sérieux. C'était Kendra. Pas une relation de passage qui dure maximum deux-trois semaines.


- J'me sens vraiment mal, June.


Il releva les yeux vers elle avec un air d'enfant triste. À la place de sa soeur, il ne saurait pas vraiment quoi faire pour la réconforter, à part peut-être lui ramener un gros pot de "Nutella" - encore un truc moldu, mais un truc super cette fois-ci - avec des macarons et tout un tas d'autres bouffes.

Oui oui oui, toujours cette histoire de « tu ne serais pas là si tout le monde pensait comme toi ». Ok, c’est vrai que la terre se dépeuplerait vite. Quoi qu’on est pas obligé d’être en couple pour faire des enfants, on peut aussi se mettre d’accord pour le faire et pour pas vivre ensemble après. En plus, on pensait directement qu’elle avait eut de mauvaises expériences avec de mauvais mecs. C’est faux ! Ils étaient sympas, c’est juste qu’à force on commence à s’ennuyer, et puis il faut prendre ses responsabilités, devenir très sérieux. Ca ne pouvait que mal tourner, ou alors on foutait sa vie en l’air et on devenait malheureux. C’est ça qu’on devrait écrire dans les livres ou montrer dans les films. La mort du couple et du bonheur par la monotonie. Mais bon, évidemment personne ne vous prévient de ces choses là. « J’ai jamais dit que c’était des imbéciles » répondit-t-elle.

Et soudain, ce fût l’explication, tragique et dramatique, qui pour le coup pouvait faire l’objet d’un livre ou d’un film. Les gens aimant le drame, c’était le best seller assuré. Mais franchement, c’est pas qu’il l’avait cherché, mais il avait pas été malin. Il avait détruit le mariage d’une fille stupide qui avait un vrai mauvais fond. Forcement, la vengeance allait être calculée et démoniaque. Il était chiant aussi, à toujours ne vouloir qu’elle. C’est pas comme si y en avait pas d’autres sur terre. Et puis ça l’agaçait de le voir comme ça. Se morfondre pour une histoire qui n’avait aucune chance avant même d’avoir débuté. Si elle choppait cette sale garce, elle allait lui faire passer une mauvaise journée, elle allait même lui faire manger la terre. « Tu peux pas passer à autre chose ? Ca sert à rien de continuer sur cette voix là, ça t’apportera rien. ». Elle était extrêmement sérieuse, il devait aller de l’avant et arrêter de regarder en arrière et de marcher à reculons.

Elle repartit dans la cuisine pour servir l’eau chaude dans deux tasses. Elle y ajouta un petit sachet d’infusion à la pomme. Une cuillère dans chaque tasse, le pot de miel sous un bras et une boîte de chocolat sous l’autre, elle repartit vers le salon pour déposer le tout sur sa petite table. Bah oui, elle savait recevoir. Evidemment, ni thé ni café à cette heure sinon ils ne pourraient pas dormir. Elle prit une chaise pour s’assoir dessus et ouvrit la boîte de chocolat pour en prendre un et le croquer. Elle en mangeait toujours une première moitié pour voir l’intérieur. Si jamais ça avait un mauvais goût, elle pouvait reconnaître le responsable et lui donner un nom : menthe parfois, orange aussi. Mais là ça allait. Praliné et chocolat au lait. Elle regarda Matthew, qui semblait ne pas vouloir bouger, et ajouta tout en montrant l’autre chaise du regard : « Tu peux t’asseoir tu sais. ». Et puis le connaissant, il allait probablement se jeter sur les chocolats. On dirait pas comme ça, vu son physique, mais il est super gourmand.

La vision que Meredith avait du couple était plutôt choquante. Elle voyait ça comme une corvée alors que c'était censé être quelque chose de bien. Être avec la personne qu'on aime, n'est-ce pas la chose que chaque personne voudrait ? Normal que la monotonie s'installe, c'est pareil en amitié. Mais il faut savoir se bouger, enfin faire bouger les choses. Organiser un voyage, un week-end, sortir. Matthew s'était rendu compte grâce à Kendra que lorsque l'on aime vraiment quelqu'un, on fait tout pour lui faire plaisir. Bon le côté négatif qu'il trouvait à ça c'était qu'on pensait souvent à la personne et que parfois pour se concentrer c'était pas facile. Mais au moins on se sentait heureux, aimé. Il leva les yeux au ciel à la réponse de sa sœur. Il préférait ne pas répondre pour ne pas lancer un débat qui ne finirait jamais.

Il lui avait tout raconté. Il n'était pas rentré dans les détails pour ne pas l'endormir et ne pas y passer la nuit mais il décrivait plutôt bien la situation. La réponse de Meredith lui fit froncer les sourcils. Il s'était fait jeter comme une bouse de dragon, il était énervé, mais ça ne suffisait pas. Il avait toujours espoir, même s'il savait qu'il mettrait du temps avant de lui pardonner.


- Mais ... Non ! Je suis sûr qu'on peut être ensemble, qu'au fond d'elle elle ressent la même chose que moi, elle est juste trop fière pour l'avouer. Déjà à Poudlard elle craquait pour moi mais n'a voulu me le faire comprendre que le dernier jour de ma dernière année. Elle a juste .. Trop d'orgueil. C'est quelqu'un de bien. Si elle était si mauvaise elle ne ferait pas Guérisseuse à Sainte-Mangouste.


Un autre inconvénient qu'elle pourrait ajouter au fait d'être avec quelqu'un ou amoureux : ça rend naïf. Comment lui, Matthew Hans Northman en était arrivé là ? Lui le mec qui se voulait calculateur, fourbe, ambitieux. Il était juste devenu niais, naïf, pathétique. Et tout ça à cause d'une femme. L'horreur. Il devenait exactement le genre d'épave qu'il méprisait.

Elle le quitta un instant pour aller dans la cuisine. Il soupira puis se passa une main dans les cheveux. Il voulait réagir, se booster, se changer les idées. Mais à chaque fois, il se reconcentrait sur elle. Kendra. Mais là, quelque chose venait d'arriver. Du chocolat. Allez, adieu Kendra, tu viens d'être remplacé par un délice qui ne le rejette pas, Lui. Il s'installa confortablement puis après que sa sœur se soit servie, il attrapa la boite. Oui, il comptait se la garder.


- J'me sacrifie pour toi, pour ta ligne. C'est que t'as grossi ces derniers temps. Travailler dans une boulangerie ça te réussi pas trop ...


Dit-il avec une légère grimace, pour la taquiner. Oh bah tiens, il était encore capable de faire de l'humour. C'était mieux que rien.


- Et n'essaye pas de récupérer la boite, sinon j'te mord.


Bah ouais hein. Le chocolat, c'est sacré.

Franchement il se ramollissait. Il était censé avoir de la poigne, être déterminé, surtout avec son travail. Maintenir un cap, rester calme dans la tempêter, ne pas flancher, ne pas se laisser perturber. Et à cause d’une fille, ou plutôt d’une chose, il se mettait dans tous ses états. Inutile de dire ce qui pouvait se passer, ça se devinait. Il allait finir par être sérieusement déconcentré, par ne plus se focaliser sur ses vrais objectifs. Il allait finir par faire des erreurs dans son travail par détournement d’intérêt. C’était ce qui arrivait quand on se laissait submerger par les emmerdes. Cette fille, c’était une grosse emmerde. Pourquoi est-ce qu’il faisait compliqué alors qu’il pouvait faire extrêmement simple ? Il courrait à sa perte, et à la perte de son emploi. De toute façon, il s’était construit cette faiblesse en laissant cette intrus entrer dans sa vie alors qu’elle sentait l’embrouille à des kilomètres à la rond. Il était censé avoir un super instinct, mais voilà, une blonde qui sourit et paf, le voilà en train de déprimer. C’est fou ce que les hommes son manipulables par les femmes.

Bon, elle ne pensait pas exactement ça de Matthew. Il n’était pas faible, il avait juste fait l’erreur de suivre une voie qu’il n’aurait pas du. Il s’Il s’était fait piégé. En plus, le fait qu’il continue de la défendre montrait qu’il était toujours vulnérable, que cette garde pouvait attaquer, il continuerait de se faire avoir. Il fallait lui ouvrir les yeux ! Et puis, tout ça était louche. Essayer de déstabiliser le chef de la police c’était quand même suspect. Elle fronça les sourcils, tout en exprimant ses pensées. « Mais imagine quelques secondes qu’elle soit ton ennemie, et qu’elle te manipule dans le but de te distraire. Elle prépare peut être un mauvais coup, elle ou ses complices ! Réveille-toi Matthew, ça sent le complot ! ». C’était cherché loin, mais dans la conjoncture actuelle, toute personne qui n’envisageait pas le pire risquait de tomber bien bas. Tous les coups étaient permis, il n’y avait plus de règle. Ce n’était pas juste de la politique et des partisans bien placés, c’était un régime de terreur ou tout suspect était évincé.

Elle lui tira une grimace à sa réflexion sur sa ligne. Elle n’était pas du genre à se priver, mais elle n’était pas du genre aussi à maigrir. Loin d’elle l’envie de ressembler à une tranche de jambon, elle se trouvait bien. Il vola même la boîte. Elle prit un air outré, et elle l’était vraiment. « J’ai acheté ces trucs avec l’argent que J’AI gagné ! ». Inutile d’essayer de se mesurer face à lui dans un combat physique ou magique, il la surpassait dans ces deux catégories. Mais par contre, lui rappeler que c’était le fruit de sa dure labeur pouvait fonctionner. Elle ne roulait pas sur l’or, sans être dans la difficulté. Elle ne se plaignait pas mais s’il lui volait toute sa nourriture, ça allait pas le faire.

« Mais imagine quelques secondes qu’elle soit ton ennemie, et qu’elle te manipule dans le but de te distraire. Elle prépare peut être un mauvais coup, elle ou ses complices ! Réveille-toi Matthew, ça sent le complot ! » Matthew se frotta l'arrière de la tête. Elle n'avait pas tout à fait tort, même si cette idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Peut-être que Kendra montait un plan ? Mais pourquoi ? C'était bon, elle l'avait jarté, blessé. Elle ne pouvait pas lui faire plus de mal que ça. Il savait très bien qu'avec ce qu'il se passait en ce moment, il fallait être prudent et pourtant... Il abaissait facilement sa garde avec elle. Elle n'avait pas tort, il devait se reprendre. Ça serait surement plus facile à dire qu'à faire mais il avait la volonté d'essayer. Il devait l'oublier, ou lui faire payer avant.


- Tu as raison. Je vais lui faire payer ce qu'elle m'a fait puis je l'oublierai. Huuum .. Qu'est-ce que tu penses de lui faire perdre son travail ? Et son appartement ?


Il avait toujours été un salopard de première avec les gens qu'il n'aimait pas. Ça n'allait pas changer aujourd'hui. Encore moins après ce que Kendra lui avait fait.

Il ne put s'empêcher de rire à l'air outré de sa sœur lorsqu'il lui piqua la boite de chocolats. Enfin rire... Vite fait quoi. Un petit rire. Bref. Il n'avait pas l'intention de lui rendre mais au contraire de tout manger. Bah quoi ? Il déprimait, il avait bien le droit de passer sa tristesse dans la bouffe non ? Ça devait être un truc de famille de passer son temps à bouffer.


- Tu sais très bien que je peux t'avoir une bonne place au Ministère et une meilleure paye, c'est toi qui t'obstines à vivre dans les passions de papa. Il faut parfois penser avant tout à ta …


Il ne put finir sa phrase. Une alarme retentit dans la pièce, ce qui signifiait qu'il y avait quelqu'un qui venait d'entrer dans la boutique de Meredith. Matthew avait mis le charme du Cridurut sur sa boutique pour qu'il résonne dès qu'un être magique entrait. Il se leva d'un bond, jartant la boite de chocolats qui s'écrasa par terre. Il avait, entre temps, sorti sa baguette. Il était toujours prêt à attaquer même si là il devait avouer qu'il aurait préféré prendre une bonne douche et aller se mettre sous la couette dans un lit bien moelleux. Il se tourna vers sa sœur. Il ne voulait pas la mêler à tout ça. Surtout que lui avait une couverture mais elle … Elle n'avait pas l'air d'être bien acceptée vu son métier et son mode de vie. Puis il la voyant souvent comme la petite June faible qui avait besoin de son grand frère pour la sauver. Alors là, la mêler à, peut-être, un combat... Mais c'était sa boutique et peut-être qu'elle connaitrait la personne. Il tendit son bras, prêt à transplaner, elle n'avait qu'à s'accrocher à lui.


- Tu veux venir ou je m'en charge seul ?


Il pouvait s'en charger seul, il ne trouvait pas ça dramatique. Il tenterait plus de négocier qu'autre chose, même s'il se doutait bien que ça allait être dur puisqu'on l'associerait à sa sœur et qu'on voudrait surement s'en prendre à lui. Mais il avait été formé aux duels, et pas contre un seul homme. Il n'avait pas vraiment voulu lui proposer mais s'il le faisait elle allait râler, prétexter qu'elle n'était plus une enfant et blablabla. Les femmes, vous savez ce que c'est, ça passe son temps à se plaindre et à râler.

Il était désespérant. Parfois elle se disait même qu’il pouvait être très méchant. Pas avec elle bien sûr, mais vouloir faire perdre son appartement et son travail à Kendra ça allait trop loin dès lors que c’était basé seulement sur une vengeance personnelle. Si jamais elle était vraiment partisane de Voldemort et qu’elle agissait dans le but de déstabiliser le chef de la police magique, là éventuellement, il pouvait essayer de la déstabiliser en retour. Mais Meredith spéculait, rien était sûr dans ce qu’elle disait. Et on ne pouvait pas ruiner la carrière de quelqu’un juste sur une supposition. Certes, elle n’aimait pas cette fille. Mais de là à la voir perdre son emploi comme ça, non. Surtout qu’elle était guérisseuse ou un truc du genre, métier qui demande de longues études et qu’on ne peut faire que par passion. Si jamais elle se trompait, il allait réellement ruiner la vie de cette fille. « Mais non, pas comme ça. Il faut d’abord que tu enquêtes, que tu vérifies si elle complote ou pas. ». Lui qui devait pourtant vérifier ses arrières dans son travail, et ne pas se lancer à la poursuite de quelqu’un sans étudier son cas avant, il semblait vraiment perdre ses repères avec Kendra.

Et voilà, c’était reparti sur sa vie moldue. Il ne l’avait jamais vraiment critiqué, c’était plus son niveau de vie qu’elle critiquait. Elle vivait pas dans le luxe, pas comme lui. Mais si elle n’en ressentait pas le besoin après tout. Et puis elle adorait vivre comme les moldus, et surtout avec les moldus. Elle comprenait pas ces sorciers qui restaient entre eux, sans se mélanger aux autres. Elle était pas comme ça. Sans compter qu’elle adorait les petits métiers qu’elle faisait. C’est pas que travailler dans la magie ça la dérangeait, c’est juste que si elle devait faire un choix, elle choisirait un travail moldu. Et d’ailleurs ce choix elle l’avait fait. Mais pas le temps de répliquer, d’ailleurs Matthew n’eut même pas le temps de finir sa propre phrase.

L’alarme signalant une intrusion dans sa boutique retentit dans la pièce. C’était une alarme magique, placée là par Matthew qui savait très bien que, par ces temps troubles, une sorcière aux modes de vie moldus pouvaient avoir de sérieux ennuis. Meredith se leva d’un coup, c’était bien la première fois qu’elle retentissait. Elle eut une boule au ventre, de peur que – même si c’était peu probable – il y ait encore quelqu’un à la boutique à cette heure-ci. Elle n’aimait vraiment pas ça. Elle n’aimait pas qu’on touche aux moldus, juste par racisme. Tout ça ça la dépassait, toute cette intolérance ça l’écœurait. Mais qu’en plus on touche à sa vie comme, ça l’enrageait. En guise de réponse à Matthew, elle attrapa son bras et ils transplanèrent.

Ils arrivèrent dans un ruelle, pas loin de la boutique. Il y avait encore un peu de monde à cette heure-ci dans la rue perpendiculaire à celle de la boutique, une rue de bars et de café. Meredith prit la tête de l’expédition, ça la touchait personnellement et elle ne se posa pas la question de plus forte ou moins forte que son frère. Elle ralentit à l’approche de la boulangerie. Elle glissa prudemment sa tête à travers la vivre pour essayer de distinguer quelque chose. Puis elle chuchota « J’vois deux ombres, dont une qui a l’air de se goinfrer. ». Ca aussi ça la dégoutait, qu’on se permette de saboter le travail des honnêtes gens, des honnêtes moldus. Puis, un bruit de fracas retentit. Meredith ouvrit la bouche, choquée, puis s’exclama « Ils sont en train de tout détruire ! ». Elle serra sa baguette dans sa mains, prête à partir à l’assaut.

Il fronça les sourcils. Mais par Merlin, il était incapable d'avoir un peu de bon sens et de réfléchir en ce moment. Mais non, il était buté, il s'était mis en tête qu'il lui ferait tout perdre, alors il ferait tout pour que ça arrive.


- N'y a-t-il pas une expression moldue qui dit "La vengeance est un plat qui se mange froid" ? C'est tout ce qu'elle mérite, complot ou non. Je vais tout mettre en œuvre pour qu'elle perde la quasi totalité de ses biens. Tu devrais pourtant être heureuse au lieu de la défendre, toi qui a toujours pesté contre elle.


Il avait commencé une phrase qu'il n'avait pas pu finir. En effet, l'alarme ayant sonné, il devait se bouger le cul au lieu de relancer un débat sur la vie moldue de sa sœur. Il s'était levé, avait tendu son bras au cas ou elle voulait venir. Et sans grande surprise, elle le saisit, au plus grand regret de Matthew qui avait toujours peur pour elle. Il ne pourrait jamais être concentré dans un duel en sachant que la vie de sa sœur était en danger alors en plus de se mettre en danger par manque de concentration, il la mettait elle aussi dans cette position. C'est pourquoi il avait levé les yeux au ciel juste avant de transplaner.
Ils venaient d'arriver dans la ruelle et Meredith pris les devants. Il la suivait prudemment mais regardait partout autour de lui, en alerte. Il voulait vérifier que ce n'était pas un piège. Ils étaient apparemment deux dans la boutique. Matthew sortit sa baguette de sa manche puis dit d'un ton ferme :


- Tu restes là. Tu n'interviens que s'ils me tuent. Je ne pense pas qu'ils soient venu sur ordre de leur maître qui a d'autres préoccupations que toi. Ils doivent chercher un amusement, une victime. Pas de pitié avec eux, c'est ta vie ou la leur.


Il se doutait bien qu'elle n'allait pas obéir. Elle pouvait être vraiment chiante quand elle le voulait. Puis c'était une Northman quoi. Les Northman ont leurs valeurs. Mais au moins, si elle restait là, ça ferait un bon élément de surprise si elle débarquait en plein combat. Les mangemorts seraient surpris et perdraient de la concentration pendant un court instant. Chaque seconde compte lors d'un duel de ce genre, celui ou notre propre vie est en jeu. Il se leva. Il avait un peu peur, pas pour lui mais pour sa sœur. Il lança un dernier regard à sa sœur pour lui faire comprendre qu'elle ne devait vraiment pas bouger de sa cachette. En temps normal, il aurait prit la peine d’élaborer un plan, une tactique. Mais ça aurait été avec quelqu'un de son équipe. Certes, il craignait pour la vie de ses coéquipiers mais moins que pour celle de sa famille. Alors il préférait faire cavalier seul, même s'il savait que sa sœur interviendrait, que les mangemorts seraient déstabilisés et qu'ils auraient un court avantage. En fait c'était presque un plan. Il entra dans la boutique.


- Bonsoir messieurs dames. Police magique.
MANGEMORT 1 - C'est Northman, le frère de la putain de traitre !


Sa "putain" de sœur ?! Reste calme Matthew, ne montre rien. Ils ne viennent pas d'insinuer que ta sœur se fait tourner. Zen. Il tenta de repérer un endroit où se cacher, se protéger. Derrière une table ou un truc de ce genre, mais il ne trouvait rien. C'était pourtant bien plus pratique lorsque l'on est seul contre deux. Il ne pourrait pas bloquer les sorts de l'un tout en voulant désarmer l'autre.


MANGEMORT 2 - Si nous n'avons pas la sœur, on a au moins le frère. Elle vivra encore plus mal la perte de son frère que la perte de sa boutique tu ne penses pas ? Endoloris !


Matthew eut tout juste le temps de lever sa baguette pour se protéger avec un "Protego". La situation n'allait pas être facile et il regrettait presque d'avoir dit à sa sœur de rester derrière, ou même de ne pas avoir appelé du renfort. Mais il fallait faire attention et il ne savait pas à qui faire confiance dans sa propre équipe, à part un jeune qu'il avait pris sous son aile il y a plus de deux ans. Il le savait contre les mangemorts mais encore une fois, il ne voulait pas risquer sa vie à lui non plus.

Il essayait de chercher des expressions moldues pour lui faire approuver son plan destruction. Franchement, elle ne savait plus quoi dire. C’était une solution radicale et pas suffisamment justifiée à ses yeux. Certes c’était une garce qui avait blessé son frère, mais de là à lui briser sa vie et à lui enlever tout ce qu’elle a, fruit malgré tout de son travail et de sa force de volonté, c’était nul. Il était beaucoup trop radical de ce choix, et puis c’était démesuré comme réaction. Elle avait des doutes sur Kendra, de sérieux doutes c’est vrai. Mais sans avoir la certitude qu’elle était bien une ennemie, on ne pouvait pas prendre ces décisions, elle n’était pas d’accord.

Ils arrivèrent ensuite devant sa boutique. Elle était super énervée, car s’attaquer à elle par le biais de sa vie moldue, c’était vraiment lâche. Ces mecs, ou femmes d’ailleurs, étaient des lâches. Comme tous les mangemorts d’ailleurs, qui se cachent derrière un puissant et mauvais sorcier parce que, pour la plupart, ils n’avaient pas le cran de s’opposer à lui. Meredith comprenait la peur, elle comprenait que l’on se cache et qu’on évite le combat. Mais la lâcheté, elle n’acceptait pas cela. Quand on est forcé de faire un choix, et que se cacher n’est plus possible, il faut savoir être un minimum courageux pour suivre ses valeurs. D’un autre côté, elle savait que dans certains cas, les familles étaient menacées. Elle n’avait pas d’enfant, mais elle pouvait quand même imaginer que face à de pareilles menaces, on arrivait pas à dire non. Tout ça pour dire que les assaillants étaient des lâches. Et que d’ailleurs Matthew voulait qu’elle le soit aussi puisqu’il voulait y aller sans elle. Le sentiment d’injustice se lisait sur son visage alors qu’il partait à l’attaque. D’une mine renfrognée, elle croisa les bras et commença à se balancer sur ses pieds, ne pouvant rester en place.

Elle n’entendait rien, et ne pouvait regarder. Oh et puis merde, elle était majeure et vaccinée, si elle voulait aller là-dedans c’était pas son frère qui allait l’en empêcher. Sa baguette bien en main, elle passa rapidement devant la vitrine et entra dans la boutique. D’un rapide coup d’œil, elle pouvait déterminer que Matthew était dans la merde. C’est ça de vouloir se la jouer cavalier seul. Sans se poser une seul question, elle lança un « STUPEFIX ! » qui rata sa cible. Sans attendre, le mangemort lança un Bombarda Maxima qu’elle évita de justesse mais qui provoqua une explosion qui l’éjecta pas loin de Matthew. Elle constata les dégâts supplémentaires de la boutique, rouge de colère. Puis elle se tourna rapidement vers son frère « Belle intervention solitaire ! ». Histoire de lui faire comprendre qu’elle n’était pas en sucre, qu’elle savait se battre et utiliser sa baguette pour attaquer et se défendre. Elle tenta de repérer les deux mangemorts et lança un protego de dernière minute lorsqu’elle vit arriver un sort sur elle. Il fallait en déstabiliser un, pendant ce temps il serait à deux sur le deuxième, puis une fois neutralisé à deux sur le premier. Mais voilà, il fallait trouver comment communiquer sans trop donner d’idée aux adversaires. Ca avait l’air de deux crétins, pas forcement doués en magie certes. Le problème c’est que deux cassos avec des baguettes, c’est super dangereux.

Matthew analysait la situation. Il était clairement dans la merde. Il savait qu'il y avait certains mangemorts très idiots qui ne savaient pas réellement utiliser leur baguette. Ceux-là ne faisaient pas parti du cercle privé de vous-savez-qui mais en étant quand même. Ils n'étaient que des pions pour lui mais ils ne s'en rendaient pas compte. Tant pis pour eux. Enfin Matthew avait eu l'espoir d'avoir à faire à des imbéciles de ce genre mais n'en avait pas vraiment l'impression. Enfin il faut dire que même en étant deux imbéciles, à deux contre un on a toujours un avantage. Fuck. Pour l'instant il se protégeait, regardant s'ils agissaient bien en équipe. Il pouvait en juger que oui. Ils étaient deux et les deux le bombardaient de sorts. Du moins jusqu'à ce qu'un "Stupéfix !" résonne dans la pièce. Matthew reconnut la voix de sa sœur et leva les yeux au ciel. Toujours aussi obéissante. L'un des mangemorts lança un sort qui la fit expulser un plus loin, vers lui. La boutique était dans un état lamentable.

Il ne préféra pas relever la remarque de sa sœur tout simplement parce que ce n'était pas le moment. Elle était peut-être trop bête ou trop blonde pour le comprendre mais ils étaient en plein combat. C'était pas le moment de se lancer des piques ou même de se chamailler. Il ne lui lança même pas un regard, bien trop occupé à vérifier si un mangemort ne la visait pas. Il se concentra alors sur un des deux, espérant que Meredith se concentre sur l'autre. Il ensorcela les baguettes de pain restantes pour qu'elles aillent donner des coups au mangemort et qu'elles le déconcentrent. Ainsi, il pourrait profiter de son moment de déconcentration pour l'attaquer. Vu le niveau d'intelligence du mec, ça fonctionnerait forcément. Le voyant lutter et repousser les baguettes avec ses mains, Matthew en profita. Un rayon de lumière verte traversa la pièce et atteignit le mangemort. Il était mort. Matthew savait très bien qu'il ne pouvait pas l'envoyer à Azkaban et que par conséquent, c'était l'un des d'eux qui mourrait. Il préférait que ça soit le mangemort. L'autre qui l'accompagnait, énervé, lança un puissant sort de magie noire sur les deux Northman que Matthew n'eut pas le temps d'éviter. Il fut expulser loin derrière, traversa la vitre et se retrouva inconscient au sol, laissant Meredith se débrouiller avec le dernier.

Il ne répondit pas. Normal, elle avait raison et il avait tord, comme toujours. Et puis peut être aussi parce que la situation ne se prêtait pas à de petites chamailleries de frères et sœurs. Une chose est sûre, elle ne pu s’empêcher de sourire légèrement en voyant les baguettes se mettre à frapper les deux mangemorts. Dans les faits, ça ne lui plaisait pas trop que la nourriture qui est si longue a préparer serve à ça et soit gâchée. Mais bon, pour le coup c’était bien calculé. Matthew se chargeait donc de ce mangemort. Meredith se concentra donc sur l’autre. Il lançait les sorts par grappes, sans trop regarder où il les lançait et même sans trop réfléchir à ce qu’il lançait. C’était bien la preuve que c’était un abruti. En tout cas, elle vit filer une lumière verte vers le mangemort de Matthew, ce qui lui enleva la vie. Elle n’approuvait pas ces sorts, mais d’un autre côté vu la situation, ils n’avaient pas le choix. Même si le sort de la mort paraissait bien trop définitif à ses yeux. Il y avait d'autres solutions, mais pour le coup elle laissait Matthew juger de la nécessité d'un tel sort. C'était lui qui avait une position délicate au Ministère, pas elle. En retour, son mangemort décida de lancer un stupide et puissant sort de magie noire qui expédia Matthew à travers la vitrine. Légèrement affolée par la possibilité qu’il soit blessé ou pire, Meredith devait agir.

Elle sortit de sa cachette et en une seconde, elle lança un sort informulé aux pieds du dernier mangemort, un sort d’explosion qui fit tomber ce dernier. Ca lui laissait suffisement de temps pour l'immobiliser mais avant elle se recacha rapidement le temps que le dernier sort du sorcier passe, puis elle se releva pour lancer un « Stupéfix ! » qui l’immobilisa. Il ne pouvait plus lui nuire, alors elle se dépêcha de rejoindre Matthew. Elle prit sa tête sur un bras et lui tapota la joue avec son autre main. Il était en plein milieu de la rue. Une chance pour eux qu’elle était déserte et que le bordel de la rue voisine ait couvert le bruit de l’explosion. Elle avait besoin de lui, absolument ! Il n’était visiblement pas blessé, à part quelques égratignures qui étaient banales dans son métier et facilement soignable grâce à la médecine magique. Il devait donc reprendre ses esprits. « Matthew ! Matthew réveille-toi faut qu’on dégage ! ». Il fallait lancer un sort d’oubliette sur celui qui était figé, puis le défiger. Ensuite et bien … Peut être laisser la boutique comme ça, même si ça paraissait complètement fou. Peut être que certains penseraient à une bagarre entre des voleurs, ou autre chose … Peu importe, maintenant il fallait qu’ils se sortent de là, qu’ils dégagent en vitesse et qu’ils évitent absolument de se faire choper. Et pour cela, elle avait besoin qu’il se réveille. Et rapidement de préférence.

« Matthew ! Matthew réveille-toi faut qu’on dégage ! » Matthew ouvrit doucement les yeux. Il se demanda un court instant ce qu'il faisait là avant de se rappeler qu'il était censé être en plein combat. Il avait tué l'un des deux mangemorts alors l'autre devait être avec sa sœur. Mais il en déduit rapidement que si sa sœur était à côté de lui pour lui maintenir la tête c'était qu'elle avait gagné son duel. Normal, les Northman sont trop forts et ont trop la classe. Il la détailla rapidement pour voir si elle allait bien avant de regarder la boutique. Il était passé à travers la vitrine, super.


- Tu vas bien ?


Demanda t-il avec un ton inquiet. Il ne supportait pas qu'on s'en prenne à sa petite sœur. Il ne fallait surtout pas lui faire de mal sous peine de souffrir terriblement. Autant il ne tombait pas dans le cliché du frère protecteur qui ne veut pas qu'un homme s'approche de sa sœur, mais lorsqu'il s'agissait de sa santé, de son bien-être, il l'était énormément. Il ignora complètement les égratignures, en ayant tellement l'habitude. Par contre ils ne pouvaient pas laisser ça comme ça. Il fallait tout nettoyer, tout remettre en ordre. Hors de question de fuir en laissant la boutique dans cet état. Si jamais ça venait à se avoir et qu'on apprenait que Meredith était en vie, on saurait immédiatement qu'elle avait "gagné". Il voulait lui dire de rentrer chez elle mais il préférait encore la raccompagner pour vérifier que personne ne l'attendait là-bas ou que le coup de sa boutique n'avait pas été une distraction le temps de tout saccager chez elle. Il se releva avec l'aide de sa sœur et sa tête tourna un moment. Cette nuit il allait bien dormir. Il entra dans la boutique. L'autre était seulement stupéfixié. Matthew fit un mouvement de tête négatif puis regarda à nouveau sa sœur. Elle était trop gentille. Par les temps actuels il valait mieux ne pas avoir de pitié et ne pas hésiter à éliminer les ordures. Il lui lança un avada aussi puis se retourna avec un air grave vers Meredith. Il passerait peut-être pour un sans cœur mais le laisser en vie était trop dangereux. Puis vu comment il était mal en ce moment à cause de Kendra, il ne fallait pas en rajouter. D'un coup de baguette, la vitrine se répara et tout se rangea.


- On doit se débarrasser des corps. Transplane avec le corps n'importe où, un désert ou un endroit entouré d'eau et où personne ne va. On se rejoint devant chez toi juste après.


Il ne lui laissa pas le temps de répondre, déjà bien trop énervé par la situation. Il ne voulait pas qu'en plus elle fasse le contraire de ce qu'il disait une nouvelle fois. Il venait de transplaner avec le corps du premier mangemort dans un désert. Il y déposa le corps, y mit le feu puis transplana juste devant la porte de l'appartement de Meredith. Si elle ne lui avait pas obéit, il allait la tuer.

Matthew se réveilla rapidement. Elle ne répondit que par un petit geste de la tête à sa question. Il fallait faire vite, pas le temps de s’attarder sur les petites blessures de chacun. D’ailleurs c’était lui qui en avait le plus. Une fois debout, ils retournèrent dans la boutique. Il constata rapidement qu’elle avait juste stupéfixé son mangemort. Elle ne voyait pas le problème, encore une fois il y avait d’autres débouchés possibles ! Le sortilège d’oubliette, moins radical, apportait un résultat tout aussi satisfaisant. Elle opterait plus pour ce choix là, qui ne la condamnait pas à devenir un criminel, à ne pas devenir comme ceux qu’ils combattaient. En tout cas, il n’était pas d’accord. Et le jet vert ne tarda pas à sortir de sa baguette pour achever le mangemort. Elle ne dit rien, et ne soupira même pas. Pas le temps, et puis il était sans doute plus exposé au dangers qu’elle. S’il jugeait cela nécessaire, pas la peine de tenter d’avoir des explications. Il exposa la suite de son plan, plan basique et judicieux à la foi, et déjà le voilà parti.

Meredith s’approcha du second corps et transplana avec celui-ci au Pôle Nord. Elle ne savait pas trop pourquoi ici. Disons que le mot « isolé » avait fait tilt dans sa tête. Quoi de plus isolé qu’un lieu tellement froid que personne ne veut y mettre les pieds. Elle se dépêcha de s’écarter et de lancer un Reducto. Le corps explosa en milliers de particules souples et volantes. Puis elle s’éclipsa rapidement, car il faisait vraiment froid. Une fois de retour devant son appartement, elle y retrouva son frère. Elle soupira. Il était tard et elle était vraiment crevée. Il allait dormir chez elle cette nuit. Inutile de lui demander ou de se mettre d’accord là-dessus, ça coulait de source. Elle n’allait pas le renvoyer chez lui à cette heure, et puis ce n’était pas la première fois que ça arrivait. Elle avait tout le matériel nécessaire pour l’accueillir en plus. Elle glissa la clé dans la serrure, puis pénétra dans son petit chez soi. D’un coup de baguette elle déplia le clic clac. Puis du coup de baguette suivant, des draps et une couverture vînt s’installer proprement sur le canapé déplié en lit. Elle s’avança en traînant des pieds vers sa chambre puis se retourna. « Sacrée soirée. Bonne nuit. » Son dernier mot fût légèrement incompréhensible à cause d’un bâillement. Elle ferma la porte de sa chambre pour enfin aller se coucher.