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 Nostalgie { Raphaëlle

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Amber I. Simmons
Amber I. SimmonsNombre de chapitres écrits : 3211
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MessageSujet: Nostalgie { Raphaëlle   Nostalgie { Raphaëlle 740834mini1Mer 15 Sep - 1:13
      « Oh, Star, fall down on me
      Let me make a wish upon you
      Hold on, let me think
      Think of what I’m wishing for.
      »


    Depuis combien de temps était-elle là-haut ? Elle-même ne pouvait le dire. Longtemps, peut-être. Si non, ce n’était que depuis quelques minutes. Elle se rappelait n’avoir fait aucun bruit en montant en haut, ici. Il était tard, la nuit était tombée depuis longtemps. Et pourtant, elle n’était pas fatiguée. Depuis longtemps, elle n’arrivait pas à dormir même si elle tombait de fatigue. Ses cauchemars la hantaient. Tant de cauchemars. Toujours les mêmes thèmes. Son père… Ses poings, la douleur. Et James.

    James… C’est fou comme il lui manquait. Il n’y avait pas une journée, pas une seule, où ses pensées ne se tournaient pas vers lui. Elle souffrait terriblement de son absence. Comme si elle ne pouvait s’en remettre. C’était la pire des tortures. Elle s’infiltrait en elle comme un venin, glaçant ses veines, figeant son cœur. Un cœur de glace avec cette flamme faible qui restait en elle, qui avait du mal à rester en vie. C’est une lutte désespérée qui s’élevait, chaque fois. Chaque nuit. Une lutte à la fois contre ses larmes et ces souvenirs qui la hantaient. Il y avait tant de fois où les soirs elle ne pouvait fermer l’œil, où elle succombait à cette tentation qu’était de pleurer, après s’être retenue pendant une journée, une semaine. Sans qu’elle ne puisse s’empêcher de plus belle de penser… Penser à lui… À sa voix, sa voix si douce. Son visage, ses traits. Ses yeux d’un brun noisette, ses lèvres. Son sourire…

    Oh, elle aurait tout fait pour revoir une dernière fois son sourire.

    Mais tout semblait si loin, maintenant. Trop loin pour qu’elle puisse une fois de plus l’atteindre.

    Cette seule pensée fit couler une nouvelle fois des larmes sur ses joues. Pourtant, son visage ne traduisait aucune émotion, ses yeux, fenêtres sur son âme détruit, pourtant pouvait en dire gros sur ce qu’elle ressentait. Et elle regardait le ciel étoilé, une boule se formant dans sa gorge, mais son visage toujours aussi neutre. Elle eut un soupir. Son regard se porta alors à ses pieds. Son écharpe bleue et bronze virevoltait par la cause de la petite brise. Elle était là, en hauteur, comme si personne ne pouvait jamais l’apercevoir. Ce n’était pas la première fois qu’elle montait ici.

    «
    « Allez, viens ! Vite ! J’entends des pas ! »
    Le noir total envahissait alors le château. Ténèbres qui n’étaient pourtant pas menaçantes. Elles ne faisaient qu’annoncer que la nuit était bien présente, et malgré le bruit des pas précipités des deux élèves de Serdaigle, respectivement en troisième et en quatrième année, le château était bien silencieux.
    « Dépêche-toi, vite ! »
    Le nombre de couloirs par lesquels ils étaient passés était incomparable. Il fallait en effet parcourir une bonne partie du château.
    « Mais où m’emmènes-tu ? »
    Sa main se resserra sur la sienne, dans cette course acharnée. Elle perdit le pied à ce moment, ressentant comme un choc, mais n’eut pas de mal à se reprendre, se remettant à courir.
    « On y est presque. »
    Il s’arrêta alors. Ils avaient parcouru le dernier couloir. Sans lâcher sa main, il continuait d’avancer, lentement cette fois, sans faire de bruit. Personne n’était là. Il avait tout prévu. Il prit alors une grande respiration.
    « Vas-y, monte la première, je te suis. »
    Elle s’exécuta, lui derrière. Sa main se posa sur la poignée de porte, qu’elle tourna dans un bruit de déclic. Il poussa alors la porte, découvrant le haut de la plus haute tour de Poudlard. Il referma la porte derrière eux.
    « La tour d’astro – »
    Sa main se posa délicatement sur sa bouche.
    « – Chuut ! Pas si fort ! »
    Elle restait silencieuse pendant un moment après qu’il ait enlevé sa main, le regardant droit dans les yeux, avec une expression surprise.
    « Pourquoi tu… ? »
    Malgré la noirceur, la lueur argenté de la lune pouvait bien définir son petit sourire, sur son visage encore jeune.
    « Approche. Pose tes mains sur le rebord. »
    Elle marcha lentement vers le bord, en y posant ses mains. La tour d’Astronomie avait tout pour l’être, étant la plus haute du château, aucune lumière ne pouvait déranger les cours. Mais cette fois, il n’y en avait pas. Ses yeux d’émeraude se posèrent sur le sol, loin en bas. Il y avait une telle altitude, c’était presque effrayant.
    « C’est haut… »
    Son murmure était à peine audible dans la nuit noire.
    « Regarde. En haut. »
    En levant la tête, elle remarquait alors la beauté du ciel étoilé. Tous ces petits points blancs, si hauts, qui brillaient avec un éclat envoûtant dans la nuit, si lointaines. Si merveilleuses.
    « Woah…»
    Il eut un petit rire, avant de s’approcher lui aussi, de la regarder, elle et son air stupéfait.
    « Tu n’as jamais fait ça ? Regarder les étoiles comme ça ? »
    Avec un signe de négation de la tête, elle venait approuver ses dires. Il eut un sourire avant de lever les yeux vers le ciel à son tour.
    « Je le faisais toujours avec ma mère… pendant des heures, on restait là, à regarder les étoiles briller. »
    Le silence s’installait. Un silence presque saint. Elle eut un moment d’hésitation face à ses paroles. Sa mère. Elle ne pouvait même pas se remémorer son visage…
    « C’est… Si beau… »
    Son murmure était si doux. Elle eut un petit frisson.
    « Tu as froid ? …Attends, tiens. Prend mon écharpe. Les soirs sont plus froids à ces temps-ci de l’année. L’automne se rapproche. »
    « …Merci. Mais… Mais toi ? »
    « C’est rien, t’inquiète pas. Je n’aurai pas froid. » »

    Un autre frisson, suivit une nouvelle rivière de larmes sur ses joues. Ça faisait si longtemps… Et dire qu’ils avaient fait ça plusieurs fois depuis la première fois qu’il l’avait emmené là-haut. Elle reposa ses mains sur le bord, fixant leur éclat blanchâtre par la lumière de la lune, avant de relever la tête pour regarder les étoiles, ses traits démontrant cette fois-ci sa peine, sa douleur. Et il n’y avait rien pour l’en empêcher, personne pour la tourmenter. Si calme. Si paisible. La nuit était parfaite. Certes, il faisait froid, mais ce n’était là en aucune raison quelque-chose qui pouvait enlever ce sentiment qu’elle avait. Et elle restait là, pendant un bon moment, sans rien dire, sans rien faire. Elle séchait alors ses larmes du dos de sa main, soupirant, tentant de ne plus penser à ses larmes. Se retirer ainsi pour penser lui faisait le plus grand bien… Mais il y avait longtemps qu’elle l’avait fait. Peut-être même trop longtemps.

    Ici, elle ne risquait rien.

    Elle était en paix.


    « Wait, don’t go away.
    Just not yet.
    ‘Cause I thought that I had it
    But I forget
    »



Un soupir. Elle s’approchait plus près du bord à ce moment. Si près que ses pieds touchaient les remparts de l’imposante tour. Son regard se perdait sur la forêt, sur le lac plus loin, la lune qui brillait doucement, puis le sol, l’herbe couverte d’une fine couche de rosée. Les flocons avaient cessé de tomber, le ciel n’avait aucun nuage. Il était découvert, parsemé de milliers d’étoiles, des constellations, des planètes. Il y eut alors comme le murmure du vent dans son oreille, une voix presque inaudible.

    « Et si tu sautais… ? »


Amber regardait le sol sans relâche. Son visage était redevenu d’un neutre troublant. Cette voix, elle n’en faisait rien. Comme si elle n’avait jamais existé. Sauter serait une mort certaine. Une mort qui ne ferait mal qu’une seule seconde. Ce serait fini après. Elle ne ressentirait plus rien. La belle aux cheveux de flammes se levait alors sur le rebord, et, debout, elle regardait encore une fois l’herbe qui scintillait de la lumière claire de la lune, et s’approchait dangereusement du bord. Et elle restait là un bon moment, à regarder en bas d’un regard vide. Si elle perdait l’équilibre, ce serait la fin. Le vent soufflait doucement dans ses cheveux. Elle fit un autre pas, avant de secouer la tête machinalement. Et alors elle prenait ses coudes de ses mains, les serraient contre elle, l’air troublé, se mettant à sangloter. Elle recula de quelques pas, les larmes froides coulant sur ses joues. Elle tremblait.

    « Non… »


Sauter serait stupide. Sauter, ce serait s’enlever la vie. Sauter… sauter… Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Pourquoi serait-elle assez idiote pour s’enlever la vie ? James… James ne voulait pas. Il ne voudrait pas qu’elle s’enlève la vie seulement pour le retrouver. Ce serait de la folie, de la pure folie. Impossible…

    « Non… Ce n’est pas ce qu’il veut…


Il y eut un rire glacial, une autre fois, lointain dans la nuit, et elle, elle continuait de pleurer, de sangloter.

    « And I won’t let you fall away
    You will never fade away
    And I won’t let you fall avay from me
    You will never …
    »
      Oh Star - Paramore

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R. Ophélie Hampton
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MessageSujet: Re: Nostalgie { Raphaëlle   Nostalgie { Raphaëlle 740834mini1Mer 15 Sep - 4:46
Vivre dangereusement, c’est dangereux pour la vie. Je sais que je fais dans l’évidence, pourtant certaines personnes arrivent à ne pas voir ce fait indéniable. Certains même décident, consciemment ou non, d’ignorer ce principe fondamental de la vie. Eh oui, les gens bêtes, ça courent les rues. Le pire avec une personne bête, c’est qu’elle s’entoure de personnes bêtes. Avec des troupeaux de personnes bêtes, on crée une société. Oui, une société d’êtres bêtes. C’est souvent les plus bêtes qui arrivent au sommet de la hiérarchie sociale, voire politique. Il n’est pas rare de voir des communautés entières dirigées par le plus cancre ou le plus fou de ses citoyens. En société, l’idiot et le dérangé se mousse et gravit les échelons de la vie sociale, mais à l’école ou dans la vie de tous les jours, son crime est d’autant plus horrible qu’il peut mettre la vie d’autrui en danger. Ils sont capables d’attirer des foules, de complètes marées de gens avec eux. Où ça? Jusque dans leur folie la plus déjantée. Le plus souvent, les personnes entraînées dans leur folie sont des personnes comme vous et comme moi, vous savez, des gens comme qui dirait, normaux. Les personnes qui ne cherchent pas à sortir le soir après le couvre-feu ou à aller dans la forêt interdite alors qu’elle est, comme son nom l’indique, interdite. Une personne bête est prête à tout pour atteindre son but. Elle passera par tous les moyens, par toutes les façons inimaginables pour l’être humain un tant soit peu intelligent ou douée de raison. Un gouffre, un mur, un surveillant de nuit, un monstre, une vérité qui tue, n'importe quoi. Peut importe l’embuche, elle avancera vers son but ultime. La mort peut être nécessaire, pourtant, le but sera atteint. Après tout, ce n’est qu’un idiot de moins sur cette belle Terre.

À Poudlard, ce genre de toqué est plus présent que l’on veut bien le croire. Quoi que, philosophiquement parlant, tout le monde est fou à sa manière, en parlant de toqué, je veux dire celui qui, même comparé à un fou, reste vraiment fou. J’ai quelques exemples en tête, mais, par respect pour les autres élèves de l’école qui non pas la chance de Raphaëlle d’être saine d’esprit, je vais les taire. Bon, je vous entends déjà me casser les oreilles avec vos sous-entendus selon lesquels Raphaëlle serait folle. Oui, elle est folle, je l’avoue. Oui, une fille qui regarde les étoiles pendant des heures entières en se questionnant sur le sens de la vie, ce que les gens qu’elle aime font en cet instant même ou en pensant au prochain cours d’astronomie est folle. Elle a sauté un câble. La belle affaire. Vous êtes contents maintenant? Bon, Raphaëlle est folle, mais aux dernières nouvelles, elle n’a pas d’hallucination, sonore ou visuelle, et n’est pas dépressive aux tendances suicidaires. J’apporte cette nuance-ci pour que vous compreniez que dans le cas présent, la personne folle n’est pas Raphaëlle. Au contraire, c’est plutôt elle la saine d’esprit, ce qui est assez rare, je vous l’accorde.

L’histoire que vous allez lire n’est pas des plus facile. Cette histoire ne comporte pas de sang, pas de mort, quoi qu’elle sera évoquée, ni de monstre qui vous dévore sadiquement. Elle ne comporte pas non plus de serial killer ni d’enfant abandonné dans une ruelle sombre en plein moi d’hiver. Aucun animal n’a été torturé ou blessé pendant les évènements. Aucun civil n’a été tué ou blessé physiquement non plus. L’histoire est plus horrible qu’un simple bras coupé ou qu’une balle de fusil logée dans un abdomen. Pire encore que les blessures physiques, la blessure mentale est une torture insupportable. Une torture incessante et omniprésente dans notre esprit qui, malheureusement, est toujours avec nous. Pour détruire un humain, il faut plus que de simples coups à la tête ou une balle dans le crâne, il faut le détruire morale et psychologiquement. Tout son courage et toute sa force résident dans son mental. À la seconde où un être humain perd sa volonté d’avancer, il est perdu. On ne peut pas vivre sans prendre la décision de vivre. Non, c’est impossible. Il faut décider. Un jour ou l’autre, on y est confronté.

Ce jour-là était arrivé pour une certaine serdaigle. Loin du dortoir des filles de Poufsouffle, une serdaigle était tourmentée. Encore une fois, les mêmes pensées lui revenaient en boucle. Dans ce même château, une autre jeune fille était tourmentée. Elle aussi, encore une fois, les mêmes pensées lui revenaient en boucle. Toutes deux vivaient la même chose, au même moment, mais leur situation dans le temps et l’espace différait en ce qui attrait à leur lieu dans l’espace. Quelle était la chance qu’elles se rencontrent? Quelles statistiques y’avaient-ils sur la probabilité de voir une poufsouffle de sixième année se lever en pleine nuit et se rendre à son endroit préféré de l’école? Par quel hasard ce pouvait-il que cette poufsouffle arrive nez-à-nez avec une serdaigle dans la même détresse qu’elle? Et quelle était le pourcentage de possibilités que les deux élèves réussissent à prendre cette décision de vivre ensemble. Une vivrait en chair et en os et l’autre vivrait finalement sa vie comme elle l’entendait et ferait la paix avec elle-même.

Raphaëlle n’arrivait pas à dormir, encore. Sa mère lui avait écrit, mais sans son père, encore. Raphaëlle réprimait des pleures pour ne pas réveiller ses camarades de chambre, encore. Cette nuit était comme n’importe quelle autre nuit, à une exception près : Raphaëlle ne resterait pas là, à ne rien faire. Non, elle devait faire quelque chose pour ne pas éclater en sanglots devant toutes les autres poufsouffles. La première chose qui lui était venu en tête était l’observatoire d’astronomie. Dans tous les cas, elle ne se ferait pas prendre. Au mieux, elle reviendrait dans son dortoir, au pire, mademoiselle Ishtar la trouverait le lendemain, endormie dans la salle de son cours qui avait lieu justement dans cette pièce. Le seul et unique problème : passer de son lit à l’observatoire. Rusard et sa chatte Teigne arpentaient toujours les couloirs de Poudlard. Comment faire pour les battre à leur propre jeu? Aucune idée. Raphaëlle s’était dit que ce qui arriverait serait ce qu’il fallait qui arrive. C’était son destin. Peut-être que son père apprécierait son initiative digne des serpentards. Sa mère lui pardonnerait à coup-sûr. Elle sortit donc de sa chambre, puis du dortoir, puis de la salle commune des poufsouffles. À ce stade-ci, c’était impossible de reculer. Elle avança donc, à pas silencieux, jusqu’à l’observatoire. Bien-sûr, elle ne se fit pas prendre. La seule fois où ça ne la dérangeait pas, elle avait le champ libre. Elle élabora alors la théorie que Rusard et Teigne sentait la peur et l’appréhension des garnements. N’ayant pas peur, Raphaëlle était devenue impossible à repérer.

Qu’est-ce qu’il ne voudrait pas? Elle avait dit cela avec tant de douceur dans la voix qu’elle s’était émue elle-même. Elle s’était touchée et alors, une goutte d’eau salée lui coula sur la joue, défiant ainsi la deuxième goutte d’en faire autant. Est-ce que ça te gêne si je me joins à toi? Tu as en quelque sorte volé mon refuge…

Raphaëlle n’attendit pas sa réponse et prit place auprès de la jeune fille, d’un an son aînée. La solitude a toujours besoin d’une autre solitude pour ne plus se sentir aussi seule. Raphaëlle pleurait comme elle le voulait, libre. Elle n’était plus seule et avait ses amies les étoiles pour la réconforter. Peut-être que cette nuit ne serait pas aussi pourrie qu’elle le croyait. C’était donc la seule et unique exception de la nuit qui en faisait une excellente soirée nostalgique. Être venue dans l’observatoire rendait cette soirée digne d’un choix crucial : vivre vivante ou vivre sans vivre?

Est-ce que ça va? Parce que, sans vouloir te froisser, une chute comme ça, même toi tu pourras pas survivre à ça. Je sais pas à quoi tu penses, mais tu devrais peut-être y penser à quelques mètres de là. Son regard rempli d’eau scrutait le visage d’Amber. Avec ses derniers mots, elle avait pointé le vide pour signifier le danger que l'autre jeune fille courrait.

Raphaëlle serait patiente puisqu’elle avait toute la nuit devant elle. Toute une nuit pour être un peu moins seule dans ce monde rempli d’étoiles.
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Amber I. Simmons
Amber I. SimmonsNombre de chapitres écrits : 3211
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MessageSujet: Re: Nostalgie { Raphaëlle   Nostalgie { Raphaëlle 740834mini1Jeu 16 Sep - 2:41
    Entre ses sanglots les plus audibles et avec le plus de mal qu’elle avait, Amber tremblait, regardant de son regard embrumé et noyé de larmes le sol, si loin et si dangereux, vu de cette hauteur. Silencieusement, son esprit rôdait vers James, mais tout en revoyant son visage dans les coins les plus sombres de son esprit, elle entendait toujours ce rire, cette personne qui l’accompagnait bien malgré elle dans des choses terribles, des choses comme la mort. Cette même voix qui tentait de l’amadouer, de faire d’elle une poupée pour tenter de la tuer, la menaçant par la même occasion. La Serdaigle ne semblait pas normale, pas du tout. Déjà, mis à part ses larmes, mis à part sa douleur, elle venait de réaliser ce qu’elle était sur le point de faire, mais bien qu’elle ait voulu bouger, elle n’y arrivait qu’à peine. Le pas qu’elle avait fait plus tôt était le seul mouvement qu’elle avait pu exécuter. Comme si elle était prise dans sa démence, sans même remarquer ce qui se passait avec elle. Un autre rire glacial sonnait dans la nuit noire, quand elle avait cru que l’autre disparaissait. Elle était tellement prise dans sa démence qu’elle ne remarqua pas l’arrivée de l’intruse, celle qui venait envahir son espace, celle qui venait partager, sans même le savoir, sa folie la plus profonde.

    La Serdaigle ne pouvait dire combien de temps elle avait été là, elle. Cette personne qui venait souvent ici, quand elle était là. Peut-être l’avait-elle vu monter ? Dans tous les cas, elle devait la croire complètement cinglée, comme elle-même ne cessait de se répéter, même si elle tentait en vain de lutter contre cette folie qui la gagnait lentement, sans qu’elle ne puisse faire cette barrière entre le monde réel et celui de son imaginaire, son Abîme du Rêve. Elle se plongeait tellement profond dans ses crises qu’elle ne remarquait même pas. Non, pour l’instant, la jeune femme qu’était cette jolie Poufsouffle n’était pas présente, dans la tête brumeuse d’Amber, dans la tête de celle, qui, trop loin, ne pouvait rien remarquer.

    Elle était prisonnière de son propre monde, prisonnière de ses propres souvenirs.

    Il y avait un grand mal à dire cela, et même à le penser.

    Ses dernières paroles continuaient de rôder comme un écho incessant dans son esprit. C’était tellement incessant, tellement qu’elle pouvait même entendre cette voix, cette personne, celle qui ne cessait de la chasser, où qu’elle soit, sans qu’elle ne puisse la démasquer, sans qu’elle ne puisse mettre la main dessus. Cette Ombre diabolique qui tentait de la tuer, celle qui tentait de l’exterminer. Celle qui l’aurait, un jour ou l’autre, quand tout ce qui restait d’elle s’effondrerait en morceaux, des petites particules qui s’envoleraient pour s’éparpiller aux quatre vents. Des parties d’elle qu’elle ne reverrait plus jamais. Plus jamais elle ne serait elle-même. La belle aux cheveux de flammes ne pouvait calmer ses sanglots, aussi amers furent-ils. Ils l’enveloppaient dans un voile qui était impénétrable, celui dans lequel elle ne pouvait s’extirper sans en subir de grands dommages.

    Le sol. Elle ne le voyait qu’à peine. C’était une vue affreusement terrifiante.

    Une autre voix fit alors son apparition dans l’atmosphère noire. Une voix qui fit relever la tête à la jeune fille, qui regarda droit devant elle, de ses yeux d’émeraude, submergés de larmes. Cette voix. Elle la connaissait. Ce n’était pas comme la voix étrangère qui ne cessait de lui parler avec tant d’autres, quand ils venaient la tourmenter, la menacer, qu’ils ne voulaient rien de plus que sa mort la plus certaine. Une mort qu’elle refusait de leur donner, malgré sa peur. Et alors, elle attendit, les yeux maintenant rivés sur la Forêt Interdite, qui s’étendait devant ses yeux, et derrière elle la lune, son éclat argenté. Un lointain oiseau volait au loin, probablement un de ces hiboux qui sortait de la volière. Et elle, elle ne bougeait pas. Telle une statue de pierre, elle attendait. Le froid la gagnait lentement. Mais elle s’en fichait, à ce moment, elle ne pouvait qu’à peine le remarquer. Trop loin. Beaucoup trop loin.

    James n’aurait pas voulu qu’elle saute. Mais elle, cette voix, elle ne pouvait savoir de qui elle parlait. Elle ne pouvait savoir cet amour perdu qui ne cessait de la hanter avec tant de persévérance. Jamais elle ne le saurait. Jamais, tant qu’elle ne se déciderait de lui dire, de révéler les traces les plus anciennes de son passé, celles qui l’avait le plus traumatisé, plongé dans cet Enfer qu’elle vivait en ce moment-même. Cette Nostalgie profonde, encrée dans sa solitude incurable. Peut-être avait-elle simplement trop mal à accepter que les autres tentent de lui venir en aide, ou qu’ils puissent simplement savoir quoi que ce soit à son sujet. Mais dans tous les cas, elle ne laissait personne briser son armure.

    Raphaëlle pausa alors une nouvelle question, et c’est à cet instant que la Bleue et Bronze remarqua son ton. Elle n’allait pas. Non, elle non plus, elle n’allait pas. Elle n’était pas seule, pas maintenant. Ce simple constat la rassura quelque peu. Le regard toujours dans le vide, elle ne fit que cesser de tenir ses coudes, laissant ses bras pendre de chaque côté de son corps, bien droite. Non, elle pouvait venir, elle pouvait rester. D’un certain sens, ça la rassurait de ne pas être laissée seule avec cette Ombre qui ne cessait de la hanter. La jeune femme prit place aux côtés de la rouquine, accotée sur le rempart de la haute tour, tandis qu’elle, sur celui-ci, ne remarquait qu’à peine le danger dans lequel elle se mettait.

    Et alors sa voix retentit encore, toujours aussi trouble, perturbée. La jeune sorcière posa ses yeux alors sur la main de Raphaëlle, qui lui faisait remarquer qu’elle n’était pas dans un endroit très sécuritaire. Sans même penser, Amber reculait alors et débarquait du rempart, prenant place près de Raphaëlle, son regard toujours aussi vide, ses mouvements lents, définis.

    Cependant, elle ne disait rien. Elle restait muette, comme une statue de pierre. Elle ne bougeait plus, elle avait arrêté de pleurer. C’était un changement dramatique.


      « Saute. Vas-y, n’aie pas peur. Saute, laisse-toi envelopper par les bras de la mort… »


    Encore, elle ne fit pas un geste. Il n’y avait que le vent qui faisait bouger quelque peu son écharpe, ses cheveux. Rien de plus, rien d’autre ne pouvait venir. La voix qui avait parlé était menaçante, son ton aurait fait frémir tous ceux qui auraient pu l’entendre. Comme venue d’un autre monde, elle était atrocement angoissante.

      « Non… Je ne veux pas mourir… Il ne voudrait pas... Non... »


    Son murmure était neutre, tellement neutre qu’elle ne semblait même pas ressentir la moindre émotion, malgré les larmes qui continuaient de couler sur ses joues, ses yeux toujours aussi humides. Mais rien ne traduisait une quelconque émotion. Rien. Et elle fixait le vide, ce vide derrière la tête de Raphaëlle comme si quelqu’un était derrière elle.
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R. Ophélie Hampton
R. Ophélie HamptonNombre de chapitres écrits : 462
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MessageSujet: Re: Nostalgie { Raphaëlle   Nostalgie { Raphaëlle 740834mini1Sam 28 Mai - 23:24
Un silence de mort enveloppait la salle de son manteau épais. Une lourdeur sans nom avait pris place dans la tour et pesait sur tout corps s’y retrouvant. Ma tête, cette tête remplie de tourment, pesait tant sur mon pauvre cou innocent. Et mes épaules, ces frêles épaules, comme elles étaient lasses, comme elles étaient lâches, une immondice informe trônant sur un amas d’os et de muscles échus sur le sol. Ne pouvant plus combattre la gravité, je m’étais assise par terre. Je ne sentais plus mon cœur battre, ni même mes membres. Mes jambes étaient autonomes et restaient inertes sur le sol alors que mes bras refusaient de m’obéir. Ces salops, ils ne voulaient pas prendre dans leur étreinte rassurante la serdaigle en proie à une folie qui, je l’espérais, était passagère. Et ma tête, elle, elle était appelée à la chute. Je me voyais déjà allongée sur le plancher, sans vie, non, tout simplement rêveuse, imaginant ce que la vie serait sans toutes ces embrouilles, toutes ces emmerdes. Pourtant, n’était-ce pas là toute l’essence de la vie, c’est problèmes? Je n’avais pas le temps de me questionner que déjà, la folie s’était remise à parler. Elle ne voulait pas mourir, elle non plus.

J’espère. Tu t’imagines le traumatisme que tu me causerais? Et les emmerdes que tu me collerais au derrière? Même si c’est l’essence de la vie, faut pas charrier!

Inconsciente du fait que mes pensées n’avaient aucunement tracé leur chemin jusqu’à l’esprit d’Amber, je lui parlais ainsi de mes réflexions sur le sens de la vie, sans qu’elle ne comprenne réellement mes propos. Mes paroles, sans aucun tact ni manière, allaient peut-être causer un remous dans l’être fragile et torturé se trouvant devant moi. Pour l’instant, je n’en n’avais aucune idée. Qu’elle fasse ce qu’elle veut, pour autant qu’elle ne se tue pas! Voilà à quoi je pensais. Il me semblait que toute vie méritait d’être vécue. Hypocrisie ou naïveté, quand tu nous tiens. Il était si facile pour moi de penser cela, moi qui n’avais jamais vécu de malheur tellement dramatique qu’il m’aurait été plus facile de mourir que de vivre. Moi qui avais une famille aimante, des amis, du bonheur et un chat. J’étais comme une aristocrate qui blâme l’itinérant de ne pas être heureux ou la jeune fille dans la fleur de l’âge qui reproche à sa grand-mère de ne pas courir dans les prés et de ne pas profiter de la vie, j’étais aveugle à mon propre univers. Je me voilais la face volontaire j’imagine. Qui veut être témoin du malheur des autres? Qui veut pleurer ou être triste ou bouleversé?

Tu crois pas qu’on est un peu connes, à rester ici, à se plaindre. Enfin, je parle surtout pour moi. Je n’ai aucune idée de ce que tu vis. Y’a peut-être uniquement mon être qui est totalement con. Et si tu me parlais? Bien, je ne veux pas te forcer non plus…

Je venais de remarquer comme j’étais brusque tout à coup. Je n’avais pas de sensibilité pourtant, je pleurais à chaude larme. Ma chemise en était toute trempée. On aurait dit que les derniers évènements venaient de faire leur bout de chemin jusqu’à ma tête et que je comprenais finalement la gravité des choses. Je venais d’interrompre momentanément une tentative de suicide. Et si je n’étais pas arrivée, est-ce qu’on aurait trouvé son corps au petit matin en bas de la tour? Et là, est-ce que je la dérangeais? À sa façon de parler au mur et au vide, je dirais qu’elle m’évitait. Puis, je pensais à mon lit qui me repoussait et au sommeil qui refusait de s’offrir à moi. Il fallait que je reste. Et si elle se tuait après mon départ, je crois que je ne me le serais jamais pardonné, non jamais.

Et cette idée me fit frissonner dans le dos. J’étais glacée, voilà que je le réalisais. Glacée jusqu’au os et trempée de larmes, je savais que je passais une soirée plutôt mauvaise. Où sont donc les hommes quand on veut un câlin? Et où était mon père en ces moments-là? Dire que Barnabas dormait encore sur mon lit, lui. Saleté de chat ingrat! Moi je le sauve et lui, pas moyen de me faire un câlin. Et puis bon, à quoi bon penser à ma nuit d’insomnie alors que je pouvais la vivre. Je pris mon courage, j’ordonnai à mes jambes d’obéir et puis, en plus de temps qu’il n’en faut pour dire «Oh mon dieu! Tu as vu les shorts d’Emily? J’les veux toudsuite!», j’étais sur mes deux pattes, je m’approchai du bord et puis hop! J’étais devant mes amies les étoiles.

Un jour, je vous rejoindrai, mes amies …

Je murmurais ces mots à moi-même. Si Amber ne me parlait pas, je ne voyais pas pourquoi je devais lui confier mes secrets. En fait, je crois que je l’aimais bien. C’est vrai, elle avait un je-ne-sais-quoi de magnifique, une sorte de quelque chose fascinant en elle. J’étais subjuguée par la complexité de son être. Je me retournai pour la regarder en face, même si son regard fixait plus le vide que ma tête. Elle était vraiment fascinante.

Tu es comme l’univers, remplis de mystères. Tu es sympathique, mais tu devrais me parler je crois, sinon, ça va devenir un peu bizarre et très effrayant. Tu risques d’être mon prochain cauchemar. Puis, je repris place à ses côtés, sur le sol. Tu crois pas qu’on devrait faire quelque chose de notre soirée?
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Nostalgie { Raphaëlle

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