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 Outstretched for me until he died { a m b e r .

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Constance Morel
Constance MorelNombre de chapitres écrits : 834
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MessageSujet: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Sam 27 Fév - 0:01
Circle encircles the earth
Chance and choice break his heart
His innocent arm moves to save me and I am spared

His beautiful arm
Is bloody and cut off
His heart ripped out to show me he loved me

But I would not believe him
He did all that he could
I still would not believe him


    Lacey frémit.
    Elle passa sa langue sur ses lèvres légèrement violacées par le froid matinal, concédant finalement que s'être habillée de cette manière n'était pas une très bonne idée. Un matin d'hiver. D'hiver glacial, pour une fin de siècle qu'on espérait plus joyeuse, du moins dans le monde sorcier. Alors que la rumeur étudiante était inexistante à cette heure avancée de la matinée, Lacey s'était permise de s'assoir sur un banc désert du parc. Les jambes légèrement écartées, rougies par le froid, les cuisses dévoilées par un impétueux mouvement de coude sur son uniforme, les collants déchirés, elle avait posé ses mains sur ses jambes, presque possessive. Le ciel était presque trop bleu, trop bleu pour être naturel, pourtant la jeune femme était assurée de ne pas être dans la Grande Salle, pour une fois, dont le ciel enchanté changeait en fonction des humeurs.

    Son visage affichait un air neutre. Les yeux noirs remontés d'une étrange façon grâce à son crayon, les sourcils parfaitement droits, la lèvre bruissante, les cheveux châtains imperceptiblement attachés en une haute queue de cheval, elle avait l'impression d'être seule, vraiment seule depuis longtemps. Nul regard culpabilisant- Carl devait dormir comme la plupart de ses camarades, n'est-ce pas?-, pas d'œillade assassine- Drago était occupé à ses affaires nébuleuses- pas de présence dérangeante. Elle était seule avec elle-même. Il y avait longtemps qu'elle avait envie de retrouver ses vieilles habitudes en remuant ce passé qui l'obsédait tant. Le souvenir d'un baiser, d'une étreinte, d'un mot murmuré entre deux regards ; il était tellement plaisant de saisir que tout cela n'était pas d'un rêve, que tout, un temps, avait été réel. Elle s'accrochait à ce passé tant chéri avec violence, une violence passionnée, qui compensait, peut-être, ces mois passés à ne rien ressentir.

    Le poids de ses coudes contre ses cuisses quasi-nues commençait à se sentir. Tellement absorbée qu'elle était dans cette complainte de souvenirs, elle ne se rendait nullement compte de la pression qu'elle exerçait sur ses jambes. Elle retira ses mains- qui devinrent soudain ballantes, à l'air nu- et regarda longtemps ses cuisses roses presque rouges à certains endroits. La chaleur qu'avait produit ce contact se répandit autant qu'elle put dans le reste du muscle ; relevant le visage, Lacey ferma les yeux et souffla lentement, entourant son visage d'une buée fantomatique qui la fit frissonner. Elle eut quelques secondes l'illusion d'une présence et rejeta sa tête en arrière, alors que, près de son cœur, un nœud se serrait. Un léger vent se leva de nouveau et elle eut le loisir de constater combien elle était stupide. Toute illusion se stoppa.

    La douleur lui succédait soudain, acide et violente au possible. C'était toujours la même chose, elle qui croyait s'être habituée au retour à la réalité, mais il n'avait cessé de la surprendre, toujours plus adroitement, toujours plus vilement. Si elle avait fini par s'habituer, tout aurait fini par perdre son charme, n'est-ce pas? La douleur se serait atténuée pour devenir inexistante. Ce qui aurait signifié une existence plus terne, encore plus morose. Quelque chose d'insupportable qui l'aurait sûrement conduite à sa perte la plus profonde et la plus totale.

    Heureusement, elle n'en était pas encore là.

    Le soleil se levait. Lacey le regardait d'un air absent, un rien conscient alors que sa conscience lui martelait de se jeter si elle le pouvait, si elle voulait ; oser faire une ballade.. mais quel sens cela avait? Pourquoi ferait-elle cela? Peut-être par envie. Parce qu'elle arrivait encore à avoir des désirs? Des envies? Un bouillonnement, un besoin alors? Ses pensées la firent sourire. Elle eut un petit rire gras mais s'arrêta subitement alors que l'orange profond du soleil lui brûlait la pupille. Lâchant l'emprise que ses mains avaient sur ses cuisses, qu'elle fit balancer presque soudainement, Lacey baissa le regard. L'asphalte sans couleur était bel et bien silencieuse. Elle ne l'accuserait pas de choses stériles, ne lui poserait pas des questions stupides. Lacey eut un léger sourire en coin, rassurée.

    Ignorant d'où lui provenait son soudain courage, l'adolescente se leva et fit deux trois pas en avant pour se rassoir subitement quelques secondes plus tard. Elle ferma les yeux, en appuyant autant qu'elle le pouvait sur la pression. À la pensée que quelqu'un pouvait être là, à l'observer, à pénétrer dans ce jardin qu'elle avait pris tant de temps à recouvrir de sa bulle protectrice, Lacey sentit son sang ne faire qu'un tour, perdant soudain toute raison : ses mains tremblèrent, et son corps sembla soudain se rendre compte du froid glacial, au dehors. Elle se mordit violemment les lèvres. Une peur viscérale l'envahissait depuis quelques minutes, faisait accélérer les battements maladroits de son corps, laissant par la même occasion une fine pellicule de sueur traverser son cou. Elle ne voulait plus personne. Plus jamais personne près d'elle.

    Il lui sembla soudain que la solution transparaissait, évidente : après Poudlard, elle trouverait un moyen comme un autre d'échapper à cette vie stérile. Que le regard des autres, de ces foutus humains qui arrivaient encore à vivre normalement, rendaient stériles. Elle ne pouvait finalement pas s'obscurcir dans cette demie-vie. Elle était alors contrainte de fréquenter les autres encore deux ans. Deux ans. Sept-cent vingt-quatre jours. L'année prochaine, ses ASPIC la sauveraient. Elle ne ferait que ça. Ramènerait un diplôme qui ne lui servirait à rien, choisirait un métier qui ne l'arrangerait en rien et quitterait ce monde sans intérêt. Drago intégrerait bien gentiment le rôle de Mangemort, Carl irait du côté du bien et la Rousse perdurerait. Ils se battraient tous. Un camp gagnera, parce qu'un camp doit toujours gagner. Il y aurait des morts.

    Enfin, elle s'isolerait bien tranquillement et trouverait un paisible moyen de mourir.
    Lacey se sentit soudain beaucoup plus rassurée. Elle avait un semblant de but.


      « La haine nous sauvera. »


    La Rousse était là. Le plus ironique dans tout ça, c'était qu'elle rejetait, sans aucun doute, la présence qui lui aurait fait le plus de bien. Cette sombre idiote aussi avait perdu un être cher. Peut-être l'aimait-elle encore? Peut-être elle aussi aspirait à mourir. Peut-être n'était-elle pas seule.
    Hors de question.


      « Ce simulacre d'entente me ferait presque frémir de dégoût, tu sais. »


    Elle eut un sourire et se tourna vers la jeune femme.


I believe
What if I believe you now?
Could it ever change this heart
Forgive me, believe me
Please come back tonight
Come back to my life


Dernière édition par Constance Morel le Sam 22 Jan - 9:08, édité 1 fois
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Amber I. Simmons
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Sam 27 Fév - 7:05
    « Amber… Amber ? Je suis là… Ne t’inquiète pas. »

    Une voix… cette voix. Aussi douce qu’une caresse. Si belle, si… Inquiète. C’est en ouvrant les yeux qu’Amber le vit. Son visage, ses traits. Ses cheveux bruns. Ni trop courts, ni trop longs. Ses yeux. Ses si beaux yeux. Et son sourire, son sourire. Un sourire rassurant avec son regard attendri. Elle savait, rien ne pouvait lui arriver. Personne ne pouvait l’atteindre, cette fois. Il était toujours là. Toujours vivant. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Il ne pouvait être vraiment devant elle.

    Et pourtant…

    Elle sourit à son tour, ayant du mal cependant à prononcer un seul mot, son nom ne voulait sortir. Bien que ses lèvres le mimaient, aucun son ne s’échappait de sa gorge, serrée. Serrée par l’émotion. Elle tendit la main vers celle du jeune homme, qui faisait de même, vers la sienne, tremblante. Elles s’effleurèrent. Une lumière intense se rapprocha alors, et dans un bruit, un crissement de pneus sur l’asphalte. Le regard terrorisé de James. Pourtant, aucune voiture n’approchait. Pas dans ce rêve. Rien. Rien de plus que leurs visages effrayés, le vide, tout autour d’eux. Et soudainement…. Le visage d’Amber se tordit dans une expression d’horreur, un cri s’échappa de sa gorge, alarmée.

    Du sang venait de gicler sur son visage. Son beau visage… ensanglanté. Son regard vide. De profondes lacérations sur son corps. Sur son chandail. Sur son visage… Ses bras…


    « Non… Non ! » Hurla-t-elle, désemparée. Ça ne pouvait se reproduire, pas une autre fois !

    Le corps sans vie de James chutait, à présent, dans le vide qui les entourait. Ses jambes venaient de le lâcher, sans forces, sans vie.


    « NON ! »

    Impuissante, la Serdaigle tenta tout pour rattraper ses mains, ce qu’elle fit. Mais quelque-chose d’humide, visqueux, faisait en sorte que ses mains glissaient entre les siennes. Amber tenta sans réussir de le rattraper. Il chuta, cependant, de plus en plus loin, malgré ses cris, malgré ses larmes.

    « JAMES ! »

    Le réveil. Quoi de plus brusque.

    Haletante, Amber jeta des regards autour d’elle. Personne ne s’était réveillé à son cri. Un hurlement désespéré qui raisonnait dans sa tête comme un écho tandis que, haletante, elle tentait de reprendre ses esprits. Encore un rêve. Un foutu rêve. Si près de la réalité qu’elle ne pouvait encore une fois croire que tout cela n’était qu’un rêve. Que la réalité, elle venait de replonger dedans comme si elle aurait plongé dans une eau glacée. Pendant de longues secondes, Amber referma les yeux, calmant sa respiration et les tremblements de son pauvre corps. Les autres filles du dortoir dormaient, heureusement pour elles, car il était dans les heures matinales de la journée. Le soleil commençait à peine de se lever dehors. C’est sans même réfléchir que la Bleue se retira de son lit à baldaquin, pressée à trouver des vêtements, s’habiller se préparant moindrement. Un coup de peigne suffisait grandement. Elle n’avait pas envie de rester enfermée ici. Son envie de crier, de frapper, n’était pas présente ce matin. Cette fois, tout ce qu’elle voulait, c’était de ne pas rester enfermée entre quatre murs. Au Diable le petit déjeuner, sa faim l’avait quittée, comme souvent depuis le début de cette année détestable.

    Elle prit rapidement son manteau, sa baguette, son écharpe. Une ballade dans le parc s’annonçait.

    Tourmentée, c’est bien ce qui la décrivait le mieux en ce moment. Elle ne voyait plus clair. Un grand brouillard s’était installé dans son esprit. Brouillard qui entremêlait toutes ses pensées en laissant seulement celle qui la préoccupait. Son visage… couvert de sang. Qui lui échappait, encore une fois. Son cœur fit un douloureux bond dans sa poitrine, et elle retint un sanglot. Ses pas la dirigèrent vers les grandes portes, qu’elle ouvrit sans difficulté. Franchissant celles-ci avec hâte, elle se précipita dans le parc, ses pas faisant des traces dans la neige nouvelle. D’autres pas allaient dans la direction dans laquelle elle se dirigeait, mais c’est sans les remarquer qu’elle s’engageait encore une fois dans cette route, près du lac. Ses pas étaient précipités. Rapides. Elle ne voulait pas s’arrêter. Tout ce qu’elle voulait, c’est décompresser. Enlever ces images de son esprit, bien qu’elles fussent la seule chose à laquelle elle arrivait à penser. Les minutes s’écoulèrent, aussi vite qu’elle était sortie. Le soleil était levé, à présent. Pas très haut, mais assez pour que sa lumière orangée traverse et donne des reflets à la neige, brillante.

    Une jeune femme, assise sur un banc, semblait bien loin dans les méandres de son esprit. C’est avec la queue de cheval, bien attachée, et peut-être aussi, inconsciemment et aussi fou que ça puisse paraître, sa posture, qu’Amber avait pu reconnaître celle qui lui lançait souvent un regard noir, pourtant mêlé de compréhension, bien que celle-ci ne soit que presque invisible, peut-être même invraisemblable, une illusion sur un fait peut-être parfaitement faux. Oui, sa posture. Son dos quelque peu recourbé, comme s’il y avait une trop grosse charge à supporter ; un poids insupportable qu’elle ne pouvait endurer. Elle n’était pas non plus habillée très chaudement, même si, en cette journée ensoleillée d’hiver, le froid envahissait le parc de Poudlard. Journée qui semblait atrocement… Contraire. Oui, contraire à ce qu’elle pensait, à ce qu’elle ressentait. Le soleil et les quelques nuages ne percevaient évidemment pas son état d’âme, le cri pourtant déchirant de son cœur, martelant dans sa poitrine endolorie, des larmes de sang se déversant au plus profond de son âme, une pluie amère, faisant grandir au plus profond d’elle-même cette fleur aux pétales d’un noir d’encre, la tristesse. La douleur. L’amertume. La souffrance. Cette fleur meurtrière qui faisait comprendre qu’une telle souffrance, celle qu’elle endurait depuis si longtemps, était loin d’être quelque-chose de supportable. La rousse porta son poing à son cœur meurtri, tentant tant bien que mal d’atténuer cette douleur qui ne pouvait cependant pas être guérie. Sa gorge était serrée, des larmes silencieuses perlaient sur ses joues pâles, pourtant rougie par les caresses glaciales et incessantes d’un vent soufflant dans les branches pourtant nues des arbres.

    Pendant un long moment, la rouquine ne remarqua pas qu’elle s’était arrêtée de marcher, qu’elle s’était arrêtée derrière la Serpentard, à environ deux mètres d’elle. Non, elle ne remarqua rien. Ce détail lui avait échappé, comme si, impuissante, de l’eau venait de lui glisser des doigts. Comme si, en ce moment, ce brouillard qui avait embrumé son esprit était devenu plus dense, l’empêchant de remarquer ce qui avait devant elle, tant elle se concentrait sur les larmes qui coulaient sans qu’elle ne porte plus attention que ça sur ses joues, sur ses pensées, toutes aussi étranges les unes que les autres, sur ses tourments, ses émotions s’entrechoquant dangereusement au plus profond d’elle… Sur cette douleur… la douleur qui la paralysait, son visage habituellement neutre se tordant en une grimace de douleur, de tristesse. Tellement profonde… tellement profonde qu’on ne pouvait en voir le fond. Ses ongles s’enfonçaient dans le creux de sa main, elle avait mal, mais cette douleur était presque rien. Presque…

    Le temps, il semblait s’être arrêté.

    Même le vent semblait s’être stoppé. Ses cheveux d’un roux flamboyant étaient retombés docilement sur ses épaules. Son écharpe cessa de virevolter. Ses yeux, d’un vert émeraude scintillant de larmes salées, un ruisseau coulant sans fin, étaient fixés sur celle-ci, dos à elle, qui ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Elle venait de s’en rendre compte. De réaliser. Et pourtant elle ne bougeait pas. Immobile. Cette fille… Cette Verte et Argent avait quelque-chose… Quelque-chose qu’elle ne pouvait comprendre, qui l’intriguait. C’était pathétique. Oui, elle était pathétique. À rester là, à ne pas bouger, fixant la jeune femme d’un air presque absent. À avoir mal, à souffrir en silence. C’était pathétique de devoir se morfondre sur son sort ainsi. Et pourtant, elle devait rester forte… Plutôt se montrer forte. C’est le mieux qu’elle pouvait faire. La voix de la Serpentard brisa le silence installé. Quatre mots. Ils pénétrèrent dans l’esprit de la bleue et bronze, incompréhensibles, insensés. Comment la haine pouvait les sauver ? Que voulait-elle dire ? Une chose était certaine, cependant, elle venait de se faire remarquer. Assise sur le banc, cette fille mystérieuse l’avait remarqué, avait senti sa présence.

    Pour un bon moment, Amber resta de glace. Immobile encore une fois, elle étudiait les dernières paroles prononcées, sans les comprendre pour autant. La haine… la haine ne pouvait la sauver. James était mort, depuis ce qui lui semblait une éternité. Une éternité sans ses regards, sans ses sourires. Ses paroles réconfortantes lui manquaient énormément. Comment pouvait-elle-même poser le pied par terre, frôler cette neige, sans même penser qu’il n’était plus là pour en faire autant ? Se noyer dans ses songes lui fut impossible, car la voix de la sorcière, encore une fois, se faisait entendre dans l’atmosphère plus glaciale que le temps de dehors, tandis qu’après ses mots, elle se retournait pour faire face à Amber, un sourire au visage. Prise au dépourvue, celle-ci afficha un air effaré, devant son sourire. Que faire, maintenant ?


    « … Je ne vois pas ce que tu veux dire. » Répliqua la belle aux cheveux de flammes, d’une voix calme, fatiguée.


Dernière édition par Amber Simmons le Ven 19 Mar - 19:15, édité 1 fois
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Constance Morel
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Sam 6 Mar - 23:47
I miss the years that were erased
I miss the way the sunshine would light up your face
I miss all the little things
I never thought that they'd mean everything to me
Yeah, I miss you
And I wish you were here


    Se départir de son sourire était particulièrement difficile en une telle situation. Elles se faisaient face et Lacey se sentait oppressée, désireuse d'expulser toutes ces paroles. Elle n'articulait pas assez, sa voix se faisait d'ailleurs sans doute trop basse pour qu'Amber puisse y comprendre quelque chose. Il y avait quelque chose de presque victorieux à être persuadée de régler ses comptes avec ses démons. L'idée d'utiliser sa baguette, pour quelque raison que cela soit, en cours ou autre, ne lui venait jamais à l'esprit. Elle avait une profonde rancœur- certes injustifiée- contre le monde magique, qui lui avait involontairement enlevé la seule source de réconfort qu'elle avait pu avoir dans sa courte vie. Utiliser cette baguette démontrait implicitement qu'elle acceptait cette domination que la magie avait sur elle- plus que cela, elle affichait nettement sa soumission. Au delà de cela, attraper sa baguette et jeter un sort était un geste parfaitement réfléchi et calculé. Elle n'était peut-être pas plus sorcière qu'Argus Rusard, finalement.

    Voir cette fille plongée dans l'incompréhension totale était littéralement jouissif. Lacey savait pertinemment qu'elle n'avait et n'aurait jamais le privilège d'exercer sur elle une espèce de revanche mais jouer de ses émotions était une parfaite occupation, dans l'immédiat en tout cas. Elle était aussi fragile qu'elle, voire même plus. Combien de fois l'avait-elle vue perdre le contrôle? Combien de fois l'avait-elle vue sitôt après fondre en larmes? Si ce qu'elle supposait était juste, Lacey ne perdrait pas son temps. Sachant parfaitement qu'elle se servait d'un moyen digne d'un Malefoy, aussi perfide que la Serpentarde qu'elle était censée incarner, elle retourna à l'instant présent et au regard interrogateur de la jeune femme à quelques mètres d'elle.

    Si la voix de Lacey était affutée et nasillarde, tranchante et acérée, celle de la Rousse s'avérait chantante et harmonieuse. Même teintée par un profond voile de tristesse. Pourquoi la tristesse et pas l'apathie? Quelle perte de temps! Si la brune avait choisi d'être faible, elle l'avait choisi jusqu'au bout, sans faux-semblants. Parce qu'être triste demandait trop d'énergie, Lacey adoptait l'indolence. Elle se rendait compte que marquer toutes ces différences allait être primordial pour la suite de leur conversation. Ses yeux d'un noir d'encre s'éclairèrent soudain. Cette simulation parfaitement inutile et stérile n'avait qu'un but ; garantir ses suppositions. Amber avait une beauté dont Lacey était dénuée. Se garantissant une tranquillité relative en adoptant un flegme certain, il émanait de cette inconnue un halo d'exaltation et de plénitude qui donnait envie de lui demander en toute bonne foi d'arrêter cette comédie stupide. Lacey s'était-pour sa part- trop bien enfoncée dans l'éloquence pour tenter un altruisme mensonger.

    Elle se leva, fit trois pas en avant, et, horrifiée, se rendit soudain compte de leur différence de taille. Lacey faisait peut-être vingt-cinq centimètres de plus qu'elle. Elle se mordilla la lèvre, tentant de ne pas se départir de son sourire dédaigneux, attrapa une mèche de ses cheveux qu'elle posa tranquillement derrière son oreille et baissa la tête :


      « Tu ne vois pas ce que je veux dire? Toi aussi ne vis-tu pas une vie emplie de mensonges? Toi aussi ne te regardes-tu pas dans ces miroirs, ces miroirs emplis de crasse immonde en te demandant si cette fille, c'est vraiment toi? Toi aussi ne manges-tu pas cette nourriture qu'on nous offre de bon gré- elle eut un geste convaincu vers le château, derrière elles- en te posant des questions? Tu n'as pas cette haine- elle passa une main sur son visage, puis sur son ventre- qui t'attrapes et te lacères? »


    Le tout orné d'une petite voix, d'une petite voix susurrante, d'une petite voix rogue, orgueilleuse, d'une voix si aiguë que sa propriétaire se sentit faiblir. Il y avait peut-être trop longtemps qu'elle n'avait pas fait la conversation à quelqu'un. Elle s'écarta de quelques pas, alors qu'un petit rire froid secoua sa bouche, où elle passa une main fine.

      « Ton prénom est Amber, c'est cela? »


    Ses yeux se plissèrent, alors qu'elle fut d'emblée parfaitement consciente de posséder une information qui pourrait lui être parfaitement profitable. Légèrement dérangée par d'impromptus souvenirs, liant cette scène à une autre, plus ancienne, nébuleuse et qu'elle aurait mille fois préféré oublier, Lacey se souvenait de la manière cuisante et humiliante avec laquelle elle avait abdiqué devant Drago, un jour de début d'année. Secouant légèrement la tête, elle s'obligea à détourner les yeux vers le lac, le lac glacial et verdâtre, qui avait sans doute connu des jours meilleurs. Elle était aux antipodes de cette soirée. Lacey regretta soudain la non-présence d'un appui près d'elle où elle aurait pu poser son dos. Grinçant des dents, son regard se perdit dans l'herbe qui entourait les hêtres, un peu plus loin.

    Tout était meilleur, meilleur que de croiser les prunelles de la belle rousse. Elle se défilait, une fois encore : rien n'était plus facile, rien n'était plus simple. Le vent se leva lentement et le soleil ne cessait de poursuivre sa lente course, indépendant à tout sentiment humain. À quoi aurait servi qu'elles se réconfortent mutuellement? C'était stupide, c'était inutile. Puis, quoi? Elle lui aurait raconté leur première rencontre? La première fois qu'ils l'avaient fait? La première fois qu'il l'avait embrassée? Quand, pendant une longue et paisible période, c'était la joie dans sa forme la plus pure et la plus primitive qui l'avait envahie? Qu'elle s'était donnée, qu'il n'y avait plus eu une once d'indépendance en elle?

    Elle en avait déjà assez fait pour le moment. Particulièrement avec son intervention d'il y a quelques minutes. Il n'y aurait pas d'étapes entre les deux jeunes filles, elles ne finiraient pas par être amies. Elle eut un léger sourire sardonique, rien qu'à l'idée qu'elle ait pu y penser ; Amber et elles étaient trop différentes.. La brune ne voulait pas de similitude avec personne, et si elle avait assez de courage, elle aurait abrégé la conversation sur ces sèches paroles et l'aurait laissée à ses énigmatiques pensées.


      « Je suis Lacey.. En sixième année. »


    Ces paroles lui arrachèrent un soupir contrit et frustré. Elle parlait presque sans être réellement consciente d'elle-même, sans obéir à ce que son esprit lui dictait et cela l'effrayait. Fixant Amber d'un air stupéfait, elle se mordilla la lèvre une nouvelle fois, fermant les yeux une seconde. Le temps parut se prolonger, les secondes ralentir et les minutes perdurer. C'est alors que Lacey remarqua la tenue vestimentaire de la jeune femme en face d'elle. Élégante, elle n'avait pas l'imprudence de sa camarade- qui avait à peine l'équivalent d'une veste sur son dos- et s'était chaudement habillée. Peut-être à cause du surplus de clarté qui les entourait, Lacey n'arrivait à distinguer la couleur de ses yeux, qui était- elle le savait à coup sûr- totalement différente de celle de ses cheveux. Son visage, en revanche, était bien exposé au soleil- pourquoi n'arrivait-elle donc pas à saisir l'éclat mystérieux et intriguant de ses yeux..?- et ses traits, contrairement à ceux de Lacey, brusqués et perturbés, étaient fins et bien dessinés. Peut-être qu'elle avait une passion.. Peut-être qu'elle avait des amis.. Elle se reprit. Il était évident que ce n'était pas le cas. Elle était aussi solitaire qu'elle, voire peut-être même plus. Une certaine amabilité se distinguait sur son visage, une amabilité qui n'avait jamais existé sur celui de Lacey, qui était aussi glaciale que le temps. Qui qu'ils soient, Amber arrivaient à attirer des gens, malgré sa volonté et contre elle-même. Le mal ne s'était pas ancré en elle.

    Le mal. L'envie de blesser autrui. L'égocentrisme. Le repli sur soi. Est-ce qu'Amber connaissait tout cela?
    Étaient-elles..
    Pareilles?


Dernière édition par Constance Morel le Sam 22 Jan - 9:09, édité 1 fois
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Amber I. Simmons
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Ven 19 Mar - 19:10
    De longues minutes passèrent, minutes interminables dans lesquelles, encore une fois, le temps semblait figé. La question qu’Amber avait posée flottait encore sur le bout de ses lèvres, comme si elle venait de prononcer ces infimes paroles, elles rôdaient encore dans l’air, dans cet atmosphère sans aucun son, d’où le vent, seule source de bruit, semblait rejouer sans cesse l’écho de sa voix, douce et fatiguée, de ses dernières paroles qui avaient fusé. Le soleil donnait un air doré à tout ce qu’il touchait, il se levait toujours avec la même grâce, le même bienfait. Cette chaleur, qui, pourtant, ne semblait la toucher. Pas pour l’instant, ni pour le moment. La froideur de ce qui se préparait, semblait-il, l’enveloppait comme un manteau, pourtant, ce semblait rentrer au plus profond de ses entrailles. C’était calme. Tellement calme que ce semblait irréel. La Verte et Argent avec son sourire semblait percer au plus profond de l’âme perdue de la Serdaigle. Le silence se rompit d’un coup, comme une glace qu’on viendrait de fendre. Comme une exclamation étouffée. Une respiration qu’on viendrait d’arrêter, d’étrangler. Un sanglot qu’on viendrait d’éteindre, de cacher. Une chandelle sans oxygène venant de mourir. C’est là, précisément, que la rousse venait de remarquer le flot de larmes, maintenant glacées par la température, qui coulaient sur ses joues. La douleur qui s’emparait d’elle. Ce sanglot, causé par un couteau planté au creux de son cœur, venait de se manifester, plus fort que pendant toute la matinée, quand elle était sortie dehors pour tenter d’oublier. Les larmes restaient pourtant là, coulantes sur son menton, tombant par terre en chutant sans bruit. Les essuyer aurait été vain. Pourquoi les cacher, quand elle semblait tout comprendre ? Pourquoi nier quelque-chose qui était évident, maintenant qu’on y pensait ? Derrière son sourire arrogant, pouvait-elle ressentir le plus profond de sa douleur ?

    Tout ça… Ces questions restant sans réponses, ces suppositions sortant du plus profond de son esprit… Est-ce que tout cela pouvait avoir un sens ? Comment pouvait-elle être certaine que son imagination ne lui jouait pas encore une fois un de ses ultimes mauvais tours ? La vérité était non-loin du mensonge, quand tout ce qui semble réel et irréel est énormément approché. Comme si la frontière lui venait presque invisible. Combien de fois avait-elle vu son visage lacéré de blessures, avant de s’endormir ? Combien de fois, en rêve, avait-elle couru dans les corridors déserts d’un hôpital moldu, criant désespérément son nom, tandis qu’Ashley lui disait d’une voix vacillante et avec un regard embué de larmes qu’il n’était pas là, qu’il n’avait jamais été là, qu’il était… Parti ? Combien de fois avait-elle vagabondé comme un esprit errant dans les couloirs de ce château, entendant sa voix l’appeler, l’appeler sans qu’elle ne puisse y répondre, sans qu’elle ne puisse savoir sa provenance, qui semblait souvent tout près de son oreille ? La barrière si fragile qui consistait le monde qu’elle connaissait et celui de l’abîme du rêve venait-elle de la gagner ? Entendre sa voix, quand il était si loin, était impossible. Elle devait peut-être se faire une raison. Tout ça la rendait folle. Elle devenait folle. Totalement cinglée.

    La Serpentard se leva par la suite, pour réponse à la question qu’Amber avait posée il y a de cela quelques instants, après d’innombrables minutes de silence dans lesquelles elle semblait tomber toujours plus profond dans son esprit troublé, meurtri. La belle aux cheveux de flammes leva la tête. Ce mouvement était simplement habituel, vu sa grandeur de deuxième année. Seulement, la jeune femme devant elle semblait surprise. Toujours avec son sourire, elle baissa la tête, se mit à parler d’une voix qui n’était pas la même que d’habitude. Une voix qui aurait semblé effrayante à ceux qui n’auraient pas vécu beaucoup pire dans leur vie. Mais au fil des paroles de la brunette, les yeux d’Amber, encore humides et dont des larmes, ayant réussi à s’échapper, comme une preuve accablante de sa faiblesse, coulaient encore sur ses joues, s’étaient considérablement écarquillés. Son cœur se mettait à battre plus vite, tout semblait chavirer d’un seul coup. C’était inexplicable, inconcevable. Le regard vert forêt de la Bleue et Bronze restait figé sur le visage de son interlocutrice, bougeant aux brefs mouvements de main qu’elle avait par moments. Pendant un instant, Amber se sentit déséquilibrée, elle recula au même moment que la Serpentard, perdant l’équilibre, tentant de chercher un quelconque point d’appui. Son regard se perdit sur le château, le lac, la Forêt Interdite… Pour y voir on ne sait trop quoi, pour essayer de comprendre. Rien ne venait… Rien, sauf le murmure du vent, le chant lointain des oiseaux encore là pendant cette matinée d’hiver…

    Même si dans son esprit, tout semblait si irréel, si impensable, mais elle se tenait bien là, debout dans la neige, avec Elle. Elle qui l’avait intrigué pendant une bonne partie de cette année, peut-être même de l’année dernière. Maintenant, elle n’était plus intriguée par cette personne se tenant là, la regardant avec ce maquillage noir sur ses paupières, la perçant de ses yeux noisette. Non, pour dire vrai, ce sentiment venait de prendre un virage brusque vers un chemin qu’on peut appeler la peur. L’incompréhension. Cette peur de se retrouver devant quelque-chose d’inconnu, quand cette fois on ne peut rien expliquer.

    Son souffle se coupa, même, par la grandeur du choc qu’elle venait de subir.


    « C… Comment… » Tenta-t-elle de dire, malgré sa gorge serrée, sa surprise et sa stupéfaction.

    Oui, comment ? Comment savait-elle toutes ces choses ? Ces paroles l’avaient frappé, décontenancé. Elle ne portait pas attention à tout les ‘toi aussi’ que la Serpentard avait dit, en disant ces mots, se contentant par-dessus tout du contenu, de ce qu’elle disait après, avec cette rage presque dissimulée, ces remords. Comment pouvait-ce être possible qu’une jeune femme qu’elle ne voyait que dans les couloirs puisse en savoir autant ? Tout ce qu’elle avait dit était pourtant flou, d’une certaine manière. Il fallait voir beaucoup plus loin que ce qu’elle avait dit. La jeune sorcière rajouta par la suite une autre question, si simple cette fois, et pourtant encore plus troublante. Son nom.. ? Comment pouvait-ce être plus troublant ? Amber tenta de se raisonner en se disant que beaucoup connaissaient son nom, la plupart de ceux-là tentaient même de ne pas se mettre sur son chemin de peur de devoir aller à l’infirmerie après un de ses terribles accès de rage, de colère profonde. Mais non, c’est avec l’innocence, le ton de la voix, qu’elle avait eu peur, qu’elle se sentit si effrayée. Pour seule réponse, elle ne put que hocher lentement de la tête, son regard toujours sur cette personne si mystérieuse. Celle-ci, cependant, ne posait pas son regard sur Amber, le perdant, comme elle l’avait fait plus tôt, sur le paysage que donnait Poudlard, enseveli par une fine couche de neige.

    Ses paroles revinrent une fois de plus. Elle s’appelait donc Lacey, et était en sixième année. Une année de moins que la Bleue. Mais en quoi avait-ce de l’importance ? Le regard de la dénommée Lacey se reposait maintenant sur elle, son visage semblant stupéfait. Elle ne put que remarquer le fait qu’elle se mordillait la lèvre. Peut-être était-elle elle aussi mal à l’aise ? Amber ne savait plus quoi penser… Quelle serait la suite de ces évènements pour le moins incroyables ?
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Constance Morel
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Lun 14 Juin - 0:22
    D'emblée, Lacey se rappelait amèrement la sensation que la rencontre avec Luxine lui avait procuré. Les minutes se figeaient, inlassables, inertes, et la jeune femme avait l'impression d'avoir à peine fermé la bouche, tant l'oppressante tension matinale qui régnait dans le parc la pesait. C'était de son initiative que ce jeu avait débuté. Amber n'avait sans doute rien demandé, elle n'avait été maîtresse d'aucune pièce, sauf peut-être celle de se retrouver ici. Prolonger le petit spectacle qu'elle s'était offert était le seul amusement qu'elle se procurerait avant longtemps. Déjà, l'impétueux regard de Luxine lui revenait à l'esprit et sa lassitude habituelle suivait. Cependant, Lacey ne devait laisser ses émotions reprendre le dessus, puisqu'il y avait devant elle un spécimen des plus intéressants. Amber était aussi brisée qu'elle, mais ce qui serait sur le point de la perdre était son innocence. Elle s'appliquait à ce- qu'apparemment- le dessous des cartes ne soit point révélé, que tout soit maîtrisé avec perfection par son avisée discrétion. Insaisissable, agissant en tout bien et en toute retenue, Amber pensait sans doute qu'elle s'assurait un confort authentique pour sa dernière année à Poudlard. Lacey n'aurait pas le bon plaisir de briser sa couverture, mais au moins, celui, insidieux, de lui faire comprendre qu'elle ne pourrait se porter aussi confiante qu'elle l'espérait. Après la mort de Luxine, la jeune femme avait douloureusement compris combien il serait difficile de se confronter à des individus qui lui ressemblaient, désormais. Et, alors qu'elle relevait le regard vers la belle Amber, tout le pathétique de la situation lui éclata au visage. Sèches, mais visibles, les larmes qui coulaient encore sur ses joues il y a encore quelques instants lui firent saisir toute la différence qui résidait entre elles. Elle eut un rictus de mépris, s'étonnant encore du trouble qu'elle avait pu ressentir il y a quelques minutes. Il était évident que rien ne les liait. Amber possédait encore quelque chose de trop.. déconcertant, quelque chose qui n'était pas aussi brisé qui se ressentait tellement bien dans sa propre attitude. Mais Lacey ne pourrait sans doute jamais comprendre que la souffrance et le chagrin ne se vivaient jamais de la même façon.

      « Comment, c'est exactement la question qui se pose, là, à l'instant.. »


    Son ton onctueux était revenu aussi rapidement que son assurance. Claquant de la langue contre son palais, le regard un peu fou, la jeune femme recula de plusieurs pas. Ses maigres chaussures reçurent toute la boue que contenait une flaque d'eau à moitié sèche. Pointant d'un index décharné les incroyables yeux bleus de la jeune Serdaigle, Lacey eut un rire étouffé. Il aurait été tentant d'assigner à Amber la qualité de « stupide », mais l'insulte n'était pas assez profonde, pas assez recherchée pour que ce soit spectaculaire. Il fallait tout au plus qu'elle l'insinue ce qu'elle voudrait dire, surtout que lancer des commisérations à la pelle ne la troublerait pas autant qu'une accusation voilée par un questionnement rhétorique. L'herbe, en dessous des deux jeunes filles, continuait à briller grâce à la rosée en toute intimité. Un lointain oiseau commençait à réveiller les habitants du château par un chant tendre et fleuri. D'ailleurs, le château semblait déjà se faire entendre en infinies complaintes, de part le réveil qu'annonçait ce soleil d'hiver trop tôt apparu. Ses yeux s'écarquillèrent, son sourire éclatant ne brillait que plus grâce au soleil qui se faisait de moins en moins désirer, et sa baguette tomba au sol. Lui adressant un regard dénué de tout intérêt, Lacey s'en détourna pour admirer Amber.

      « Tu suintes l'espoir, vois-tu.. Tes larmes, ton cri dénué de son, ton regard, constamment voilé.. Tout cela semble tellement faux, tellement dérisoire. Qui pleures-tu, Amber? Un amour trop tôt perdu ou un parent qui t'as ainsi laissée orpheline? »


    Elle s'interrompit quelques instants, alors que son sourire se changeait en haine et que son index se baissait, Lacey comprit à qui elle faisait le procès. Cette jeune femme qu'elle avait pu être si Min n'avait pas existé se trouvait devant elle, et la regardait, emmurée par la souffrance et par la douleur. Lacey était aigrie et salie par une amertume trop vite adoptée, alors qu'Amber persévérait dans son dessein admirable que Lacey méprisait et délaissait. Elle n'était pas aussi endeuillée qu'elle voulait le faire croire. Ou tout du moins si elle l'était, Amber s'y apprenait mieux qu'elle. L'eau glaciale qui demeurait tout contre sa chaussure la fit tiquer. Elle ferma les yeux quelques secondes pour les rouvrir, se rapprochant de nouveau de la Serdaigle, qui dégageait- bien qu'il cela lui était particulièrement difficile à avouer- une délicate odeur.

      « Ton chagrin est simulé, vois-tu.. Pauvre Amber. À force de tout vouloir contrôler, on finit par se perdre.. Tu es perdue. »


    Elle asséna le dernier mot quasiment en le chantant, donnant une nouvelle constitution au « due », d'une voix pugnace et mordante. Elle le répéta une seconde fois en insistant plus longtemps sur les deux syllabes du mot, et, pour prouver toute la compassion qu'elle lui offrait et pour donner une dimension plus véridique à la franche pitié qui s'égarait dans son regard, Lacey attrapa ses épaules. Elle la fixa, longtemps, avant d'approcher sa bouche de son oreille et de lui murmurer combien elle était mignonne. L'odeur de pin que dégageait son aînée lui donna envie de continuer. Vraiment, elle semblait être née sous la mauvaise étoile pour que l'on s'acharne ainsi sur elle.

      « Tellement adorable que j'ai envie de te prendre dans mes bras. »


    Alors qu'elle prononçait ces derniers mots avec un délice non dissimulé, Lacey sut qu'elle le regretterait amèrement, un jour. Comme elle avait regretté son acharnement à poursuivre Malefoy, en début d'année. Tout comme le regard désabusé de Carl continuait de la hanter. Le chant de l'oiseau s'éloignant, le pas d'Hagrid vers son potager se faisant plus pressant, le doux chuchotement que l'on ressentait en ce matin d'hiver s'évanouissait lentement. Le ciel, indéfinissable, continuait de se libérer de ses nuages gris et tristes, et les oiseaux s'y aventuraient, comme au premier jour du printemps. Le regret était une notion qu'elle avait nouvellement inauguré- pom-pom girls et buffet installés en guise de consolation- à la mort de Luxine. Il n'y avait pourtant pas eu une année comme celle de la sixième- elle n'avait jamais parlé à autant de monde. Il serait stupide de croire que cela annonçait une nouvelle page de sa vie, n'est-ce-pas?


Dernière édition par Lacey S. Wan Long le Sam 4 Sep - 20:51, édité 1 fois
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Amber I. Simmons
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Mer 16 Juin - 13:05
    Au plus profond de ses pensées, la Serdaigle ne pouvait revenir de ses sentiments de peur vis-à-vis la jeune femme. Elle semblait quand même prise dans un malaise par la cause de la conversation, mais un air malicieux pétillant dans ses iris lui indiquait qu’elle continuerait. Amber avait peur, mais cherchait tout de même des explications. Son interlocutrice semblait en savoir beaucoup à son sujet. Pourtant, jamais ne l’avait-elle croisé plus qu’il ne le fallait. Jamais ne lui avait-elle parlé. Personne ici ne connaissait son histoire et tout le monde la voyait comme une dure. L’image qu’elle laissait paraître aux autres était pourtant bien différente de qui elle était vraiment. Ses faiblesses étaient dissimulées afin que personne ne puisse les voir. Mais cette fois, sortie sans son armure, elle se retrouvait impuissante face à n’importe quelle menace. Peut-être que les deux jeunes femmes étaient entrées dans une conversation qui mènerait à une fin inévitable. La peur grandissait en elle. Elle ne pouvait être plus tourmentée qu’en ce moment, regardant toujours aussi fixement la Serpentarde. Celle-ci prit encore un moment avant de répondre, son regard était absent, prise dans ses pensées.

    Un court moment à l’analyser, à tenter de comprendre, ne donna aucune explication. Sa voix résonna comme un écho dans son esprit. Sans aucune réponse. Comme si elle s’était parlé à elle-même. Lacey reculait alors de quelques pas, elle semblait avoir repris son assurance, elle ne semblait plus en manque d’équilibre. Plus confiante. Aucun signe de faiblesse ne paraissait. Elle était plus haute qu’Amber, plus forte, elle la dominait à l’aide de ses paroles acerbes et venimeuses. Elle pointa les traces des larmes séchées de la Bleue, un sourire méprisant grandissant sur ses lèvres, son air de plus en plus triomphant. Elle entendit même un rire dans un murmure, presque inaudible et pourtant très clair dans cet environnement sans bruit, où seul le vent et un lointain volatile pouvaient faire signe de leur présence. Ce geste était choquant, troublant, et ne fit que lui faire prendre deux pas de recul, des pas tremblants qui n’aidaient pas à son équilibre déjà vacillant.

    Elle eut cependant un moment avant que son cœur saute un battement et qu’une panique plus profonde s’empare d’elle.

    James. Sa mère. Deux personnes qu’elle avait perdues. Cette fille, devant elle, allait droit au but. Comme si, malgré le fait qu’elle pose ces questions, elle connaissait déjà la réponse. Ces paroles la frappèrent comme la foudre frappe un arbre. La peur montait en elle comme le feu se répandant sur sa surface pourtant solide. Son incompréhension se faisait ressentir, comme la chaleur intense ressentie avant de s’évanouir en cendres. Sa gorge se serrait. Les larmes remontaient, mais aucune ne voulait couler. Une douleur insupportable se levait en elle, son poing se serrait sur sa poitrine. Son visage se crispait. Trop forte, elle ne faisait que la terrasser. Une pure torture qui pouvait continuer, qui continuerait certainement si elle restait plantée là, telle une statue de pierre. Lacey lui empêchait tout mouvement, par une force inexplicable.

    La peur. L’angoisse. La douleur. La peine. L’amour, celui qui ne peut être compris. Les paroles de la brunette, autant qu’elles pouvaient être tranchantes malgré un ton qui paraissait doux, la transperçaient de toute part. D’importantes plaies encore béantes et loin d’être cicatrisées étaient touchées, saignant avec plus d’acharnement plus ses paroles prenaient de l’ampleur, plus les mots prononcés l’agressaient. Son souffle semblait se couper, sa vision ne cessait de se brouiller avant de redevenir normale, et de redevenir floue encore une fois. Les larmes, elles ne coulaient plus. Comme si toutes les réserves étaient épuisées, une rivière asséchée par un manque de pluie, par des pertes trop importantes. C’était troublant, tellement effrayant que ce ne pouvait presque être réel. Les yeux de Lacey, derrière cette épaisse couche de maquillage, ne montrait qu’une grande satisfaction pour ce qu’elle faisait, ce qu’elle disait. Si effrayants et si troublants qu’il était difficile de les fixer. Pourtant, la rousse restait figée sur ses yeux noisette. Certes bouleversants, il y avait aussi ce quelque-chose dans ceux-ci qui empêchait quiconque de leur échapper. Tel le regard d’un loup, celui de la Serpentard ne faisait pas que seulement la regarder. Il brisait toutes ses défenses, perçait sa forme matérielle et regardait directement son âme. Elle pouvait voir toutes ses blessures, elle pouvait ressentir tout ce qu’elle ressentait, elle pouvait savoir toutes ses pensées, en un seul coup d’œil. Un loup affamé, se nourrissant de ses faiblesses et de sa douleur. Un fauve qui n’hésiterait pas à prendre la moindre de ses erreurs comme le moment opportun de frapper et de la tuer. Tuer ce qu’elle était. La détruire. Lui nuire. La déchirer aussi facilement qu’une rose perd ses pétales, un sang d’encre qui se répandrait sur le sol, qui se glacerait, qui disparaîtrait à son tour.

    Le doigt de la sorcière se rabaissait et son sourire semblait disparaître sous un masque. Amber ne bougeait pas. Elle restait là, à la fixer, sans le moindre geste. Le vent qui soufflait, seul signe de mouvement, ne faisait que faire onduler sa chevelure rouge flamme. Chaque mouvement dans les feuilles mortes restantes dans les arbres semblait être un intrus. Intrus au calme et à cette discussion. C’était comme si, aux yeux de la Serdaigle, tout se devait d’être figé sur place. Comme si toutes les aiguilles se devaient d’être stoppées dans leur course interminable qui est celle du temps, de l’espace, de la vie. La brune se rapprochait alors, son air menaçant avait tôt fait de rendre Amber de plus en plus mal, encrée plus profond dans sa panique. Et ses paroles, chacune d’elle renfermait la pire haine. Elle était telle qu’elle pouvait se sentir, dans chaque intonation. Ceci jusqu’au dernier mot.
    « Perdue. Perdue … Perdue »

    Les yeux d’Amber, toujours grands ouverts, montraient bien la peur qu’elle ressentait. La panique de ne pas savoir, d’être mise devant quelqu’un qui pouvait la cerner en si peu de temps. C’était extrêmement troublant. Si troublant… Même beaucoup trop. Elle venait à se demander qui était vraiment cette Lacey et pourquoi elle l’agressait ainsi. La question, pourtant, restait sans réponse. « Perdue… Perdue… »

    L’herbe craquait sous ses pas hésitants, sous son manque d’équilibre et ses moyens de la rattraper. Le givre pouvait aussi bien représenter l’encre glacée, piétinée. Ça lui donnait des frissons dans le dos à penser ainsi. Le craquement de ses pas sur la neige… Ses pas de course se sauvant. Le visage souriant et malicieux de la jeune femme… Le visage souriant et attendri de James. Son regard couleur chocolat. Ses traits. Tout cela semblait si loin. Des souvenirs qui ne cessaient de la hanter et de revenir vers elle. Ne la laisseraient-ils jamais tranquille ? Au plus profond d’elle-même, Amber savait parfaitement que ce n’était pas le cas, qu’il était difficile d’oublier tous ces bons moments, difficile de passer à autre chose. La vie a plusieurs épreuves, toutes plus difficiles à surmonter les unes que les autres. Certains y arrivent, d’autres s’y perdent et s’enfoncent. James avait été sa seule source de réconfort dans ce monde cruel. Il avait été la bouée de sauvetage qui la sortait des pires tempêtes. Le bouclier contre les pires attaques. Que pouvait-elle faire sans lui ? Qui restait pour l’aider ? Personne ne pouvait la comprendre. Personne… personne sauf cette fourbe entité, dont l’aura enveloppée d’un noir d’encre ne pouvait la guérir. Ce serait un aide qui mènerait simplement à sa perte d’une manière encore plus brusque.

    Une fraction de seconde passa. Amber sursauta violemment. Lacey venait de la prendre par les épaules d’un geste brusque, inattendu. Elle ne tenta rien pour se débattre, rien pour s’en sortir. Elle ne faisait que la fixer, comme elle fixerait la pire des menaces, comme elle avait si longtemps fixé son père. Jamais, depuis ce temps, ne s’était-elle sentie aussi troublée. Lacey s’approcha, le visage du sien, pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Des mots qui la paralysaient. Tout cela était incompréhensible. Elle se retrouvait complètement déboussolée. Ses yeux restaient grands ouverts, regardant le vide. Ce néant si profond qui s’étendait devant ses yeux. Les mains de Lacey, malgré son manteau, semblaient être chaudes, une chaleur pourtant loin d’être rassurante. Une chaleur qui brûle, qui tue. Un sentiment d’engourdissement se répandait dans son corps entier, ses mains tremblaient. Un grand sentiment d’impuissance se répandait dans ses veines comme du poison.
    « Perdue… Perdue… » … Ces mots, cette intonation. Résonnant à chaque battement de son cœur, cognant dans sa poitrine de manière irrégulière. La peur, se mêlant infailliblement à sa panique. Une folie se mêlant à quelque-chose de pourtant doux. Non, ça ne pouvait être un rêve. C’était le pire des cauchemars. Les paroles de la Serpentard semblaient être des fragments de verre lui brisant dessus, les morceaux d’un miroir lui déchirant la peau. Et elle saignait, saignait autant qu’elle retenait ses larmes. Elle ne sentait pourtant plus rien de son corps, comme si elle n’était qu’une poupée, et que celle qui lui tenait fermement les épaules tenait aussi les fils. Que de sentiments incompréhensibles.

    Il fallait qu’elle coupe les fils. Qu’elle se dégage. Mais comment ?
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Constance Morel
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Dim 5 Sep - 0:35
Quand j'ai vu Marguerite j'me suis dit elle sort d'où celle-là puis c'est quoi c'prénom à la con sorti du fond d'un autre temps, et puis moi j'aime pas bien les fleurs et puis j'aime pas ce qui sent bon.
J'préfère les pétards aux pétales et un peu la boisson.


    Le sentiment de soupeser une frayeur était naturellement angoissant. Tout humain se sentait inévitablement envahi par un instable sentiment d'insécurité lorsqu'il réalisait qu'on lui attribuait une souffrance supplémentaire à la sienne, quand bien même était-il heureux de pouvoir partager les méandres d'un esprit autre que le sien. Rattrapée par un étrange sentiment de volupté, pareil à celui qui la submergeait, jadis, lorsque, penchée contre Luxine, ils se brûlaient l'un dans l'autre, Lacey sentait son cœur tambouriner. Tout ce qu'elle ne cessait de cracher à tous les étudiants depuis des mois était démenti par ce stupide petit cœur, qui la condamnait à aimer, encore et encore. Tout ce en quoi elle avait été contrainte de croire, malgré elle, avec un fatalisme qui lui seyait à la perfection partait en fumée.

    Dans le regard de Malefoy, elle n'avait cessé de lire du dégoût, du dégoût mêlé à de l'ignorance rassurante- il n'avait jamais aimé-, dans celui de Carl, elle lisait de l'abnégation candide et confiante, portée par des encouragements tus probablement à cause de sa volonté. Sans qu'elle n'en comprenne les raisons, Matt voyait plus loin, plaçait en elle ses espoirs mystiques de grandeur éthérée, d'un détournement du regard ou d'une confidence glissée dans ses habituels sarcasmes. Destiny l'acceptait comme elle était, sans jamais rien dire, sans juger et sans commenter, sans même lui proposer d'évoluer. Mais Amber … ? La ferait-elle souffrir simplement parce qu'elles se ressemblaient ?
    « J'ai un petit jeu à te proposer. » Son regard intoxiqué et brumeux se précisa en s'amarrant sur l'éclatante chevelure de la rousse. Elle était belle, de cette beauté évidente, à laquelle on prêtait une chasteté déconcertante, livrée d'un commentaire sur sa mignonerie, sur les égards considérables qu'elle octroyait à prendre soin de son apparence. Sans doute aurait-elle pu seoir ce rôle à merveille, si elle n'avait perdu personne.

    Pour la seconde fois consécutive, Lacey rapprocha sa bouche de l'oreille de la jeune femme. « Tu verras, nous allons beaucoup nous amuser. … Première règle ... » Sans même comprendre comment son cerveau eut pu y penser, Lacey sentit ses doigts contre la surface froide de la robe d'Amber, y traçant des arabesques et des formes inconnues, mais reprenant, elle s'arrêta : « Je suis le chef d'orchestre, tu n'as qu'à me suivre, ensuite .. Finies les prétentions, finis les mensonges, finie la débandade, maintenant, très chère, je suis sûre que beaucoup seront enchantés de te savoir plus fragile que tu ne le prétends. » Elle passa sa langue contre ses lèvres, les yeux emplis d'une malveillance préoccupante. « S'il arrive que tu ne le fasses pas, hum ... » Sans même lui donner une réponse claire ou lui offrir un raisonnement capable de satisfaire son incompréhension ou de réfréner ses peurs, Lacey éclata de rire, passant une main contre sa bouche, expliquant d'une voix entrecoupées de gloussements hallucinés : « C'est .. tellement .. drôle .. Tu .. » Elle ne savait pas ce que c'était qu'avoir quelqu'un à sa merci. Lacey cessa brusquement de rire et son regard se fit plus sérieux et moins joueur, et, traçant une ligne droite sur la joue d'Amber de son index, elle expliqua. « Ce serait tellement drôle que cela arrive, que tout le monde puisse voir celle que tu es réellement, qu'ils se pâment de ta pauvre souffrance de petite fille perdue, qu'ils posent un regard moqueur sur tes larmes, qu'ils brisent ta fragilité … Comme ça. » S'écartant de quelques centimètres, Lacey plaça sa main contre son menton et souffla vigoureusement dans le vide, retournant au regard terrorisé d'Amber d'un gloussement : « Tu ne trouves pas cela amusant ? »

    C'est alors que Lacey réalisa combien le corps d'Amber était anormalement froid, ou était-ce peut-être le sien qui était trop chaud. S'amuserait-elle à la briser autant que de jouer avec elle ? Trouverait-elle autant de plaisir à la voir souffrir, à subir ses attaques en plus de supporter ses démons intérieurs ? Il avait suffit de quelques suppositions, quelques conclusions hasardeuses pour qu'elle ait la Serdaigle entre ses mains. Lacey se baissa et rattrapa sa baguette, décidée à le faire. Le jeu en valait tellement la chandelle … Livrant un grand sourire à Amber, elle poursuivit, alors qu'au loin, dans le ciel, le soleil faisait son apparition. « Pour que tu me promettes d'être fidèle, nous ferons un serment .. » Elle empoigna son visage, la forçant à la regarder. « … Inviolable. »

    Son cœur ne cessait sa course folle, emprunté et discret, tout contre elle. Tant qu'Amber ne décidait pas de raffermir leur contact physique, il n'y avait aucune chance qu'elle ne se rende compte de son trouble.

    « Ce n'est peut-être pas une fatalité, d'être quelqu'un de faible. Tu y arriveras sûrement. » Lacey se fourvoyait dans ses mensonges, heureuse et pertinemment consciente de l'impuissance d'Amber, qui ne chercherait finalement qu'à s'échapper de ses filets et de quêter une quiétude trop tardive. Près des deux jeunes filles, un écureuil, sans doute attiré par la paisible encoignure que lui suggérait l'arbre fruitier desséché, non loin de lui. Sans réfléchir, Lacey le stupéfixa d'un coup de baguette, préférant passer son exploit sous silence. Quand elle y réfléchissait, elle pouvait peut-être briser la baguette d'Amber, mais ce n'était pas très intéressant. Elle en récolterait sans doute quelques sanglots désespérés ou une peur latente et hystérique. Machinale, Lacey passa une main dans ses cheveux, en osmose avec la souffrance d'Amber, déconsidérant ses désirs et ses peines pour la rendre pièce maîtresse de son jeu de marionnettes. Mais une nouvelle fois, la peur d'effectuer quelque chose qui finalement la dépasserait la rattrapa, convulsive. Impossible qu'elle puisse perdre contre Amber, puisqu'elle-même l'avait dit, elle se résumait à un être faible, incapable de réfuter ou même de contrer, par désobligeance ou par envie de se battre. Elle se complaisait dans sa souffrance parce que c'était la solution qui lui paraissait la plus simple et la plus évidente, celle de souffrir d'un malheur, d'enclaver une peine et de la cultiver jusqu'à ce qu'un jour, peut-être, celle-ci explose.

    D'une autre manière, Lacey lui était similaire. C'était sans doute la manière un peu gentille avec laquelle elle entrevoyait les choses qui l'avait faite tiquer et qui l'avait poussée à provoquer cette mascarade. Les Serdaigle … Sans doute que cet idiot de Carl connaissait Amber. S'il avait eu vent de leur petite entrevue, il en aurait sûrement été indigné, ou aurait-il simplement haussé les épaules tant les cas respectifs des deux jeunes filles le dépassaient.
    « La solitude s'achète et se cultive, elle finit même par être plus intéressante que la compagnie des autres, que leurs sourires, leurs faux sentiments ou leur stupide amour. » Et qu'est-ce qui poussait Lacey à être si contradictoire ? Elle livrait à Amber un point de vue qu'elle n'aurait jamais, celle de cette adolescente qui polissait amoureusement un malheur providentiel, accepté parce que les souffrances que dénotaient une relation étaient mille fois plus vaines. Un oiseau, dans le ciel, gazouilla et le ventre de Lacey se tordit de faim, mais elle devait continuer, inlassable, indéfectible parce que cela constituait sa seule distraction. Sucer le sang d'Amber et s'en nourrir.


Dernière édition par Constance Morel le Sam 22 Jan - 9:10, édité 1 fois
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Amber I. Simmons
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1Lun 6 Sep - 6:25
    Elle aurait tant bien pu tenter de se dégager de l’emprise démoniaque de la Serpentard, de ses mains toujours crispées sur ses épaules, mais rien n’y faisait. Même si elle avait voulu bouger, même si elle avait voulu se dégager, elle n’aurait rien pu faire contre l’emprise de celle-ci. Rien. Tout cela était presque impossible. Elle n’y comprenait rien. Comment pouvait-elle savoir toutes ces choses sur elle ? Et pourquoi s’était-elle approchée de Lacey, en premier lieu ? Quelle était ce magnétisme qui l’attirait, impuissante, vers cette fille ? Elle n’en serait pas là si inconsciemment elle ne s’était pas rapprochée d’elle, cette silhouette qu’elle croyait connaître, assise sur le banc froid par le temps hivernal. Tout cela sont des choix, qu’ils soient fondés ou non. Et même si son corps complet n’avait répondu qu’à ce magnétisme, sans que son esprit ne puisse s’en rendre vraiment compte, elle regrettait de s’être avancée ainsi vers elle. L’instant n’était pas aux regrets, mais malgré toute cette épouvante qui l’envahissait de plus en plus à chaque seconde, elle ne pouvait s’empêcher de penser que tout cela aurait pu être évité. Ce choix inconscient la mettait dans une telle situation… Mais aurait-elle pu l’éviter, cette confrontation, d’une quelconque manière ? En y repensant bien, on pouvait en déduire une conclusion troublante. Elle n’aurait pas pu, de n’importe quelle manière, éviter ce qui venait.

    Et dire qu’elle avait vécu des temps paisibles, qu’elle tentait du mieux qu’elle pouvait d’oublier ces cauchemars, ces pensées noires. Maintenant elles revenaient comme un ouragan, dévastant toutes bonnes pensées sur son passage. Malheureusement pour elle, pensait-elle, elle ne pourrait jamais s’en remettre. Son cas n’avait qu’empiré depuis l’année dernière. Elle sombrait plus profond dans cette mer noire qu’était le chagrin, l’amertume. Elle était tombée sans pouvoir se relever. Elle se noyait sans pouvoir se débattre contre l’eau submergeant ses poumons. À chaque inspiration. Sa gorge se serrait. À chaque expiration, c’était une partie d’elle qui la quittait. Doucement, si doucement.

    Dans le regard de celle-ci, elle pouvait lire toute la joie qu’elle avait à la torturer ainsi. Elle avait un de ces airs… Amber ne bougeait toujours pas. Elle restait paralysée, par l’ampleur du choc qu’elle lui avait causé. Sa voix, des notes infernales, se remettaient à s’évader de la fine barrière de ses lèvres. Son ton était loin d’être rassurant, elle avait du mal à en comprendre le sens tellement elle ne se concentrait que sur les intonations que la jeune femme employait. C’est quand elle la rapprocha une fois de plus d’elle, la tirant par les épaules, lui murmurant à l’oreille. La Serdaigle eut tôt fait de frissonner à cause de l’utilisation de son ton. Ses yeux, grand ouverts, fixaient le vide derrière les cheveux de la Serpentard. Son regard était concentré sur rien en particulier, un vide assez profond, tellement il y avait de sentiments qui s’entrechoquaient, tous plus étranges les uns que les autres. Un mélange nébuleux qui ne faisait que devenir plus puissant plus le temps passait, plus ses angoisses franchissaient la limite de ce qui était acceptable, atteignant l’épouvante, si profonde. Tellement profonde. Elle ne pouvait que se demander ce qu’elle voulait dire, de quoi elle voulait parler. Elle ne pouvait dire quel était ce ‘jeu’ qu’elle évoquait avec tant d’envie, D’une voix toujours affreusement inquiétante.


    « Première règle… »

    Amber se mit soudainement à frissonner, frissonner comme ses mains lui semblaient soudainement engourdies, comme si tout le sang qui y était s’était drainé de lui-même hors de sa main. Elle ne sentait plus rien de son corps. Un sortilège de l’Imperium sans la formule, sans même utiliser une baguette. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, elle aurait tout vu, avec cette étrange personne, alors tout pouvait bien lui arriver, en ce matin bouleversant. Oui, il bouleverserait bien le reste de son existence, elle en était certaine. Cette rencontre avec cette fille, elle allait rester marqué pour le reste de sa vie, y jouerait même peut-être un rôle important. Les secondes passèrent, sans un son, le vent soufflant doucement, les décoiffant toutes deux, tandis que tout semblait reprendre de la vie, que la neige brillait doucement sous la lumière du soleil de plus en plus haut dans son ascension, les oiseaux chantant doucement leur air matinal.

    Un grand frisson descendit dans son dos, tandis que les doigts de Lacey parcouraient doucement sa robe, d’une manière si inquiétante qu’elle ne pouvait s’empêcher de frémir encore plus qu’elle ne l’avait fait, seulement quelques secondes auparavant. Elle arrêta cependant, au grand soulagement d’Amber, dont la respiration et le rythme cardiaque ne cessait d’accélérer par la cause de la panique grandissante. Elle avait toujours beaucoup de mal à croire à tout ce qui se passait, c’était comme si elle ne s’était pas réveillé de son cauchemar, qu’elle rêvait encore et que tout cela n’était qu’un autre rêve encré dans son rêve… Et pourtant…

    Elle savait bien que ce n’était pas un rêve. Que tout cela était bien réel. Ses espoirs étaient vains, elle ne pouvait revenir en arrière, maintenant. Les paroles de Lacey continuèrent alors, son ton toujours aussi sombre, glacial. Et ses paroles… comment pouvait-elle savoir tout ça ? Encore une fois, elle la laissait bouche-bée. Son regard, toujours perdu dans le néant, traduisait toute sa terreur, son incompréhension. Jamais elle n’aurait cru que quelqu’un aurait pu savoir toutes ces choses sur elle en un seul regard, en une seule conversation. En seulement quelques minutes, elle avait tout cerné.

    Ou peut-être l’avait-elle observé. Peut-être le savait-elle.

    Mais d’une manière ou d’une autre, elle n’arrivait pas à saisir comment elle aurait pu… Comment… Elle pouvait savoir toutes ces… Ces choses. Les traces de son passé. James. Sa défunte mère. Ça ne pouvait certainement pas être seulement des idées qu’elle avait envoyées juste comme ça. Non, ça ne pouvait être ça.

    Son ton prenait toute une nouvelle tournure quand elle la menaçait, d’une manière si sinistre et qui laissait prévoir rien de bon. Si elle ne le faisait pas… Aucunement, elle n’avait aucunement envie de se montrer sur son vrai jour. S’ils savaient… Oh, s’ils savaient, ils feraient tout pour rire de sa souffrance, cette douce torture. L’idée la terrorisait autant que ce moment. Lacey éclatait alors de rire en se dégageant, elle pouvait maintenant voir son visage, son air victorieux, sa main sur sa bouche. Et elle ne pouvait plus rien dire, c’était si étrange. Cette vision, dans son esprit, devait être absolument sublime. Comme si voir souffrir Amber était quelque-chose dont elle se délectait. Ce loup affamé qui se nourrissait avec tant d’appétit de son âme… Et cette vision devait être horrifique, si elle était vue des yeux d’Amber. Oh, oui, ce devait être effrayant, pour qu’elle ait envie d'en rire autant. Mais son air sérieux, suivant ses éclats de rire morbides, avait tout pour effrayer n’importe qui. Le regard de la jeune femme n’était plus fixé dans le vide. Non, encore une fois, les yeux bruns de celle devant elle l’hypnotisaient, elle si faible, et elle, qui avait tout le contrôle sur sa pauvre âme perdue.

    Et elle avança dans ses paroles. Drôle ? Non… Ça n’avait rien de drôle, rien du tout. Elle ne pouvait pourtant rien faire, même pas un signe de dénégation pour nier ce qu’elle disait. Il n’y avait que son regard qui montrait sa terreur, tant elle imaginait si bien le regard de tout le monde rivé sur ses larmes, tout comme Lacey l’avait fait seulement quelque temps plus tôt. Avec leurs sourires triomphants, leur doigts pointés sur les traces qu’avaient laissé ses larmes. Se réjouissant de sa peine, en faisant le parfait moyen de se moquer… Quelle épouvante. Et elle s’écartait, soufflait dans l’air. En un souffle, son armure qui briserait. En un souffle, tous les élèves qui la détruiraient. Un nouveau frisson naquit en elle, la secouant avec plus d’ardeur. Et son regard apeuré restait sur celui de la Verte. Elle enleva cependant son emprise quelques secondes pour reprendre sa baguette, précédemment tombé au sol dans les minutes qui étaient passées.

    Et encore, elle revenait vers elle avait ce même air, avec ce même sourire angoissant. Et elle continuait de parler, lui attrapant le menton et retournant son regard vers elle. À ce geste elle sursauta encore une fois, violemment. La baguette d’une sorcière n’avait jamais semblé aussi menaçante aux yeux de la jeune Simmons. C’était comme si elle était soumise. Elle n’avait aucun moyen de se dégager de l’emprise qu’elle avait sur elle, aucun moyen de même tenter de dire quoi que ce soit. Aucun son ne voulait sortir de sa bouche entrouverte. Aucun mot n’aurait pu se former, elle n’aurait pu en aucun cas le verbaliser. Elle était prise au piège. Elle ne pouvait se dégager. D’aucune manière. C’était purement impossible.

    Un jet de lumière rouge paralysa un pauvre écureuil qui n’avait pourtant rien demandé. L’animal, dans un nouveau sursaut d’Amber, tomba au sol dans un petit bruit sourd. Et pendant quelques secondes, elle regardait la bête, petite et impuissante. Peut-être y ressemblait-elle, dans ce sens, à ce pauvre animal sans défense. Son regard se retourna, terrorisé, sur le visage de la sorcière.

    Et ses doigts se posaient abruptement sur elle, sur sa robe de sorcier, chaude, chaude comme ça en était désagréable. Mais malgré ce geste vif elle ne pouvait rien faire de plus, figée, prise au piège, sans qu’elle ne puisse se dégager. Mais sa main restait là, frêle, son cœur sautant plusieurs battements, comme si sa vie allait s’achever à ce moment, comme si le temps, arrêté, allait la laisser là pour l’éternité. Une éternité qui saurait se faire passer pour cette torture si longue, si pénible. Insupportable. Les larmes coulaient abondamment sur ses joues à ce moment, bien qu’elle ne fût pas secouée de sanglots. Des larmes silencieuses, les plus douloureuses, celles qui sortent tout droit des pires souvenirs. Son regard d’émeraude restait hypnotisé par celui de couleur noisette de son interlocutrice, de cette étrange personne. Elle aurait voulu la pousser. Lui dire de ne pas la toucher, de ne rien lui faire, que rien n’était en son droit. La terreur était pourtant un fort sentiment. La peur liée à l’inconnu, le doute lié à tout ce qu’elle savait, la peine liée à ses paroles. Ses paroles. Cette symphonie de mots qui la poignardaient. Ce concert de phrases assassines. Sa main se resserrait en poing sous son cou, sans pour autant en serrer le tissu. Son poing n’avait aucune emprise. Elle était si impuissante. Si faible, si troublée. Si brisée par son passé. Et avec elle, avec Lacey, elle ne pouvait se montrer forte d’aucune manière. Elle avait le total contrôle sur la Bleue et Bronze. Un contrôle qui lui nuirait, contrôle qui la tuerait. Et elle savait. D’une manière ou d’une autre, elle savait. Sa force, celle qu’elle simulait si bien, elle savait que ce n’était qu’une illusion. Elle ne pouvait rien y faire.

    Sa respiration était haletante, coupée, sa bouche entrouverte, ses sourcils froncés. Comme elle avait l’air pitoyable. Mais que pouvait-elle y faire ?


    «… Non… »

    Tel fut le seul mot, le seul qui eut osé sortir, d’un ton bas, d’une voix où l’on pouvait ressentir toute la peur, la détresse, la peine et l’angoisse. Elle ne trouvait pas la force d’en dire plus. Elle eut un sanglot silencieux. Son air était presque suppliant. Mais il y avait beaucoup plus de douleur dans ses yeux, sans que cette demande ne puisse être visible. Pitoyable petite poupée laissée à son sort. La pitié n’avait pas sa place dans ce monde, ni dans cet endroit, et encore moins à ce moment. Lacey n’en ferait rien, elle en était certaine. Elle continuerait, sans merci. À lui faire ce supplice incessant. Ses pensées revinrent sur son rêve de ce matin. La voix de James. Le crissement de pneus et tout ce qui venait dans ce souvenir. James. La cause de son désarroi. Elle se demandait encore aujourd’hui pourquoi ils avaient dû s’arrêter à ce coin de rue… Pourquoi ils n’avaient pas continué de marcher. La voiture… Cette voiture ne les aurait pas percutés. Il serait encore là. Il serait toujours vivant. La culpabilité l’envahissait soudainement et elle ferma les yeux, laissant les dernières larmes qui trouvaient refuge derrière ses paupières couler silencieusement en suivant les traces des autres, qui avaient séchées, froides, sur ses joues. Et Lacey. Malgré son silence, malgré ses yeux toujours fermés, elle pouvait voir son sourire satisfait, son air triomphant. Elle pouvait entendre son rire.

    Pourquoi la laissait-elle faire d’elle une marionnette ?
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MessageSujet: Re: Outstretched for me until he died { a m b e r .   Outstretched for me until he died { a m b e r . 740834mini1
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Outstretched for me until he died { a m b e r .

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