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 Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]

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Griffith Harftly
Griffith HarftlyNombre de chapitres écrits : 2696
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MessageSujet: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Sam 24 Avr - 17:00
Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] Heathe11 Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] Chace11
Heather & Griffith

    Au détour d’un couloir, il fut ébloui. Une lumière vive infiltra ses pupilles et les paupières de Griffith se fermèrent avant même qu’il ne pensait à le faire. La magie du cerveau humain. Une main tendue devant lui afin de stopper les rayons avant qu’ils n’agressent plus ses yeux, il se déplaça de sorte à ne pas être face au mystérieux objet et donc de sorte à ne plus être soumis au miroitement des rayons du soleil sur la chose. Ses yeux étaient tout éblouis, et il lui fallut plusieurs secondes pour s’habituer à l’endroit plus sombre que la lumière. De loin, le Poufsouffle n’avait strictement aucune idée de ce qui se trouvait au sol. C’était un truc de forme fine et longue, avec un petit bout en acier –vu les reflets qu’il lançait, cela ne pouvait être qu’un fer poli avec effet miroir, mais il ne lui pas d’autre nom-, et le reste en tissus marron foncé. Inutile de préciser à quel point le Poufsouffle était intrigué par la chose. Doucement, il se baissa et après avoir jugé l’objet non-dangereux, il s’en empara délicatement. Griffith n’avait jamais connu le monde de la musique. Il n’était pas un de ces virtuoses qui tiennent à leur instrument plus qu’à énormément de choses. Lorsqu’il sortit la flûte traversière de sa house, il ouvrit une bouche surprise. Après avoir jaugé le poids de l’instrument, il passa un doigt respectueux sur sa surface, et appuya sur quelques touches. La flûte devait visiblement appartenir à quelqu’un qui y tenait énormément vu la façon dont elle était nettoyée. Aucune rayure ne brisait l’effet miroir. Griffith se demanda même si elle avait déjà été utilisée. Soupirant, il rangea l’objet dans son étui de cuir tout en essayant de se rappeler le son que pouvait émettre cet instrument.

    Il se souvenait de son enfance et des cours de musiques qui étaient donnés aux jeunes élèves. Le professeur était surtout là pour éveiller les enfants que pour réellement développer leur culture musicale. Aussi, un seul et unique instrument leur était nécessaire pour suivre ces cours : la flûte. Non pas la flûte traversière, mais la flûte basique. Il se voyait encore soufflet dans ce long bâton à trous, et boucher n’importe quel trou à n’importe quel moment. C’était le jeu des élèves de sa classe : faire un capharnaüm pas possible. Eux trouvaient que cela rendait bien, une vingtaines d’instruments maltraités. Ce n’était pas le cas de leur professeur qui avait finalement décidé de laisser tomber la pratique –au plus grand désespoir de ses élèves- au profit de l’enseignement plus théorique. Et l’heure de musique que Griffith trouvait au début divertissante devint une heure d’un ennui soporifique durant laquelle le professeur leur faisait écouter diverses musiques, vantant les notes voluptueuses de tel instrument, la gloire qui avait suivit telle symphonie.
    Ce souvenir fit sourire Griffith, attendri par de telles pensées.

    Oui, sauf qu’il se trouvait toujours avec l’instrument en main, ne sachant qu’en faire. Il imaginait le propriétaire de l’objet complètement affolé, cherchant dans les couloirs de tout Poudlard ce qui lui offrait une évasion le temps de plusieurs minutes, le temps d’une chanson.
    Le Poufsouffle soupira et décida d’attendre ici. Même si cela pouvait durer plusieurs heures. Il aurait aimé que quelqu’un fasse ça pour lui s’il perdait son chapeau –du temps où il le portait encore-, alors il ferait pareil. Après tout, cela ne lui coûtait rien d’attendre et de rendre service.
    Il s’assit donc, le dos contre le mur, sous le regard étonné des élèves qui passaient devant lui.
    Après plusieurs minutes d’attente, une tentative de lecture, trois changements de position, quatre chansons chantonnées, deux minutes de sifflements, il se décida à regarder une nouvelle fois ce qu’il avait ramassé sur le sol. Doucement, il sortit la flûte de son étui. Il aurait bien aimé essayer, entendre le son qu’il réussirait (ou pas) à faire sortir de cet objet. Mais cela n’était pas respectueux pour la personne. Alors il se contenta de l’observer sous toutes les coutures, de toucher une nouvelle fois à la surface. En tournant la flûte, il découvrit une inscription gravée. Doucement, son doigt dériva sur cette gravure qu’il pensait être la marque de l’instrument.
    Griffith finit par se rendre compte des traces de doigts non gracieuses qui s’étaient comme tamponnées sur l’instrument. Aussitôt, il nettoya aussi bien qu’il le put le métal puis rangea le tout dans l’étui, une fois de plus.

    Las d’attendre, il appuya sa tête contre le mur et soupira longuement. Il se surprit même à essayer de deviner le nombre de marches qu’il pouvait y avoir à Poudlard. Et enfin, alors que son esprit sombrait dans une léthargie, une silhouette se planta devant lui.


Dernière édition par Griffith Harftly le Ven 21 Mai - 17:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Sam 24 Avr - 20:35
    Le dîner, ce soir là, c’était fait dans une atmosphère bizarre. Heather, assise avec quelques Serdaigles, à sa table, restait silencieuse et écoutait le brouhaha habituel de la salle pendant le dîner. Elle observait. Les professeurs, à leur table, discutaient à voix basse des derniers évènements. Tendus, oui, ils semblaient tendus. Les yeux bleus de la jeune deuxième année scrutaient par la suite les tables, les autres. Le bruit normal, l’atmosphère de la salle, tout semblait différent qu’à l’habitude. Partout autour d’elle, les gens semblaient quelque peu différents. Des voix. Partout, on ne pouvait qu’entendre des voix, des personnes qui parlaient de tout et de rien, certains ayant des airs joyeux et d’autres plus perturbés. Et c’était compréhensible, dans un certain sens : Tout le monde avait entendu cette horrible créature rugir, toutes les nuits, depuis longtemps. Cependant, certains tentaient de se rassurer avec leurs amis, parler, se faire rire, oublier. Oublier, c’était bien un mot, ce qui pouvait être une très bonne idée, mais combien de temps tiendraient-ils, à oublier, tandis que d’autres disparaîtraient ? Tout le monde était au courant du petit première année qui était disparu, sans laisser de traces. Les gens, en général, avaient peur. Cette rumeur qui courait donnait des frissons dans le dos. Pour certains, ils croyaient à un mythe, mais ils étaient sans ignorer la panique. Ils étaient sans ignorer toute la magie qui avait des problèmes.

    Heather, pour sa part, refusait de lancer des sorts, aussi simples furent-ils. La nuit dernière, une amie avait tenté un simple sortilège d’Attraction. Il ne s’en était fallu de peu, d’ailleurs, puisque l’objet en question s’était totalement démoli en émettant une petite explosion. Les autres Serdaigles, les plus vieux, avaient tenté plusieurs fois un sortilège d’Aguamenti pour éteindre les flammes minimes. Heureusement, après maints efforts, c’était fait, et tout le monde était soulagé. Ce n’est pas à tous les jours que la Salle Commune risque de prendre feu, ça c’est certain. C’était une journée assez calme, sans trop de devoirs, ni trop de cours exigeants. Cependant, la jeune Bleue était ravie de les voir se terminer, malgré sa soif continue d’apprendre encore et toujours de nouvelles choses.

    Pour tout dire, elle avait envie de parler à son frère, lui dire ses craintes, simplement être avec lui. Quoi de plus rassurant qu’un membre de la famille ? Il avait toujours les bons mots, disait toujours ce qu’il fallait dire, au bon moment, pour la faire sourire ou arrêter ses larmes. Et cette fois, elle en aurait eu de besoin. Parler, c’était un truc très important pour elle. Lui parler, ce l’était encore plus. Il ne se passait pas une seule journée sans qu’ils ne s’envoient au moins quelques paroles dans un couloir. C’était rassurant. Il fallait qu’elle décompresse. Qu’elle oublie, tout comme les autres tentaient d’oublier ce qui se passait en-dehors des murs de l’école de sorcellerie, supposément l’endroit le plus sûr au monde. Après avoir joué dans son assiette et hésité à manger plusieurs fois, faute de manque d’appétit, la jeune brunette se leva de sa chaise pour se rendre dans le dortoir des filles, dans la tour des Serdaigles.

    Les bruits de pas de la jeune sorcière étaient lents, ses souliers claquaient contre les planchers avec un bruit qui résonnait dans les couloirs. Normalement, tout le monde ou presque était encore dans la Grande Salle en train de profiter d’un copieux repas. Seule, la solitude est si belle dans ces moments de doute. Pourtant si effrayant, le silence qui l’accompagne. C’est à en avoir la gorge serré, à ne plus vraiment se rendre compte. La statue de l’aigle l’accueillit avec une de ses nombreuses devinettes, à laquelle elle répondit avec succès, tandis que la porte se découvrait derrière et qu’elle rentrait. La salle, tout comme les couloirs, était très silencieuse. On voyait quelques Bleus à des tables en train d’écrire, avec le petit bruit d’une plume grattant le papier. Certains lisaient, d’autres parlaient à voix basse. Elle monta les escaliers pour se rendre à son dortoir. Ceci fait, elle se dirigea vers son lit, et s’arrêta net. Ses yeux parcoururent l’étendue du lit tandis qu’un petit vent de panique se mettait à souffler. Avec des pas plus précipités, elle se rua sur sa valise. Rien. Toujours rien. Ses mains se plaquèrent contre sa bouche, dont les lèvres étaient maintenant tremblantes, retenant un cri de panique. Sa flute traversière… Elle avait disparue!

    Sans crier gare, la jeune fille fouilla partout dans le dortoir, le rendant totalement méconnaissable. Elle n’était pas là. C’est alors qu’elle descendit les escaliers pour se rendre dans la salle commune, d’où elle demanda à chaque Serdaigle présent, en s’excusant maintes fois de les déranger dans leurs travaux, s’ils ne l’auraient pas vu. Certains, des Sang-Purs, ne savaient pas du tout de quoi elle parlait. D’autres niaient le fait de l’avoir vu quelque-part. Désespérée, elle se précipita hors de la salle commune pour faire tous les couloirs qu’elle pouvait trouver, de chaque étage. En tournant un couloir, elle remarqua soudainement un jeune homme, plus loin, avec l’étui… SON étui, dans ses mains. Il venait de remettre son précieux instrument dans l’étui. Non, non non ! Personne ne lui volera sa flute traversière, oh ça jamais !


      « VOLEUR ! »


    S’écria-t-elle, d’une voix qui résonna dans tout le couloir, pointant le Poufsouffle d’un doigt accusateur, sous la pression de la peur qu’elle avait eue en égarant sa flute et sous la colère de savoir que quelqu’un voulait s’en emparer.

    Elle marcha par la suite d’une démarche rapide vers le jaune et noir, s’arrêtant directement devant lui, les mains sur les hanches, le regardant de sa petite taille, ses yeux lançant des éclairs.


      « Redonne-la-moi ! »
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Griffith Harftly
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Dim 25 Avr - 16:49
    Le contre-jour ne permettait pas à Griffith de distinguer les traits de celle qui venait de s’arrêter devant lui. Il ne voyait qu’une silhouette, mains sur les hanches. Et pourtant, même s’il ne voyait pas les yeux de la personne, le Poufsouffle pouvait clairement sentir son regard appuyé sur lui. La voix qui le traita de voleur assez violemment le surpris. C’était une intonation fluette, qui devait appartenir à une élève assez jeune. Jamais encore il n’avait vraiment parlé à quelqu’un de plus jeune que lui depuis qu’il était à Poudlard. Et il fallait avouer que ce n’était pas quelque chose auquel il avait pensé auparavant. Il s’en étonna d’ailleurs, car il était quelqu’un qui aimait se sentir utile. Il avait une tendance à vouloir protéger les plus jeunes que lui. Cela venait sûrement du fait que sa petite sœur lui offrait un sentiment fraternel et une frousse du diable au quotidien. Quand il habitait encore chez ses parents, Griffith regardait chaque fait et geste de sa sœur de peur qu’elle ne se blesse. Quand elle tombait, il se précipitait sur elle pour la soigner ou la réconforter.
    Ce sentiment de protection lui manquait parfois. Il n’avait jamais pensé à un élève particulier qui prendrait le rôle de sa sœur à l’école. Et quand il se releva et qu’il vit cette jeune Serdaigle, au regard assassin, un sourire attendri se dessina sur ses lèvres.
    Il lui tendit l’étui de sa flûte sans un mot, conscient qu’elle était particulièrement énervée contre ce soi-disant voleur et qu’il ne devait pas la faire attendre plus longtemps.

    _Griffith J’imagine que ça fait pas mal de temps que tu la cherche, hein ? Désolé, je l’ai trouvé ici et j’ai cru bon de ne pas bouger et d’attendre que le propriétaire se pointe. On ne sait pas qui rôde dans les couloirs, et je ne voulais pas la laisser là. Je ne m’y connais rien, mais c’est un très bel instrument.

    Le garçon n’imaginait pas que la personne à laquelle il s’adressait était mûre. Il la prenait vraiment pour une enfant, avec ses longs cheveux raides, et ses tâches de rousseur éparpillés sur son visage. Son petit nez aquilin était comme la dernière touche du tableau. De plus, il n’avait jamais vraiment côtoyé de personnes de l’âge de la Serdaigle-sauf, évidemment quand lui-même avait cet âge- et la seule personne plus jeune que lui qu’il connaissait vraiment était sa sœur. Aussi avait-il la fâcheuse habitude de prendre quelqu’un de deux ans son cadet pour un bébé, un être à l’esprit enfantin.
    Elle était d’au moins deux-têtes et demi plus petite que lui, et il n’aimait pas cette position. Griffith préférait parler à quelqu’un en étant à sa hauteur. C’était comme ça.
    Le ventre du garçon manifesta le mécontentement qui suivait le repas que le Poufsouffle venait de sauter. Il avait résisté à l’appel de la grande salle et de ses multiples plats afin de garder la flûte. Et maintenant, son estomac regrettait ce jeun. Mais Griffith, lui, était satisfait de sa bonne action. Dès que la fille s’était adressée à lui, il avait senti sa voix faiblir. Il avait directement compris que malgré la colère qui habitait l’enfant, elle était extrêmement soulagée d’avoir retrouvé sa flûte. Il ne lui en voulait pas de l’avoir prit pour un voleur, car il savait qu’il aurait réagit de la même façon si il avait retrouvé son chapeau dans les mains d’un ou d’une inconnue. Il se demandait même s’il aurait prit la peine d’adresser la parole à la personne si vraiment il était persuadé qu’elle lui avait volé son bien.
    Pensif, il retourna s’asseoir contre le mur près duquel il avait passé ses dernières heures de longue attente.

    Plus grand monde ne traversait les couloirs. Les élèves devaient en grande majorité être dans leurs salles communes respectives, à faire leurs devoirs ou simplement discuter. D’autres devaient encore flâner dans les couloirs, tout comme le faisaient Griffith et la Serdaigle en ce moment. Surpris qu’elle n’ait pas encore quitté le couloir, il la regarda gentiment.

    _Griffith Tu t’appelle comment ? Moi c’est Griffith. Enchanté !

    Il se sentait un peu désolé de la retenir ici, mais quelque chose en elle l’intriguait. Il avait envie de connaître un peu mieux l’enfant, et tenter de ne plus la considérer comme une gosse de quatre ans. Griffith aimait parler à un peu tout le monde. Faire des rencontres l’intéressait toujours, car il avait l’habitude de se servir de ces rencontres pour mieux comprendre le monde magique. Il aimait essayer de lire à travers le regard des gens qu’il croisait ou à qui il parlait. Entendre leur point de vue sur la magie ou sur ce qu’il se passait à Poudlard ces derniers temps, apprendre un peu de leur histoire pour essayer de les comprendre.

    Il détaillait avec attention les habits de la jeune élève, parfaitement repassés. Sa robe de sorcier semblait neuve. Il se sentait un peu minable avec la sienne bon marché. Ses parents ne gagnaient pas assez d’argent pour lui acheter des affaires de bonne qualité. Mais il faisait sans, et au fur et à mesure, le Poufsouffle appréciait de plus en plus l’air vintage qu’il donnait à ses habits le week-end qui lui donnaient un air plus vieux et mature.

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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Sam 1 Mai - 17:57
    Ce long silence ne semblait pas très confortable, en fait ; Heather, de son côté, s’en fichait pas mal. Tout ce qu’elle voulait, c’était que le Pouffy lui redonne son instrument. Et pas dans deux minutes, non … Maintenant ! Son regard était glacial, un regard que peu de gens la connaissant aurait vu, au cours de leur vie. Elle qui était si gentille, normalement… Cet accès de colère pouvait presque avoir l’air mignon peur ceux qui regardaient. Son visage figé dans un air colérique, ses yeux qui semblaient menaçants, ses cheveux qui cachaient une partie de son visage, quelque peu entremêlés par la cause de sa course folle dans tous les couloirs du château… Eh bah, quoi, c’était normal ! Voyons, on venait de lui enlever son instrument, sa flute ! C’était ce qu’elle possédait de plus précieux…. Peut-être que si la colère ne l’aveuglait pas, elle se serait mise à pleurer, et sans blague, ce ne serait jamais beau à voir après. Il y avait Teddy, et si Teddy s’en mêlait, tout cela finirait très très mal, et ce n’était pas seulement pour rire qu’elle le pensait. Si quoi que ce soit lui arrivait, son frère pouvait rentrer dans une colère noire, une colère dans laquelle personne ne pouvait l’arrêter… L’année dernière, elle se souvenait encore du Serpentard qui avait osé la ridiculiser et la pousser dans les escaliers. Le visage de son frère, à ce moment, resterait certainement gravé dans sa mémoire le reste de son existence. C’était effrayant. Comme le démon intérieur en son grand-frère qui brise ses chaînes et qui remonte à la surface en un grand cri de rage. Jamais avant ce jour elle ne l’avait vu ainsi, et c’était assez traumatisant comme vision, si on y pensait bien. Donc, si jamais un truc se passait mal à ce moment et que Ted’ était mis au courant, ça n’annonçait rien de beau pour le Pouffy.

    Elle fut toutefois plus insultée en voyant le cinquième année esquisser un sourire en la regardant, après s’être levé. Nan mais qu’est-ce qu’il tentait de lui faire comprendre, là ? Qu’il était plus grand qu’elle, qu’elle ne pouvait pas, comme tout le monde, avoir des sautes d’humeur ? Mais à sa plus grande surprise, le jeune homme lui tendit l’étui, pour lui redonner. Stupéfaite, Heather resta un bon moment là, juste à regarder son étui qui lui était redonné. Elle secoua cependant la tête, reprenant son précieux instrument sans plus attendre, lui arrachant presque des mains avec un geste vif. Elle ouvrit l’étui et le déposa par terre, reprenant chacun des morceaux de son instrument et l’inspectant précautionneusement. Des traces de doigt, empreintes digitales et tentatives de nettoyage avaient été d’usage. L’élève de la maison d’Helga Poufsouffle se mit donc à parler, elle l’écoutait d’une oreille semi-attentive. Mais à force de retourner tous les morceaux cylindriques dans ses doigts fins, elle ne vit aucune égratignure, et en fut tout bonnement soulagée.

    Pensive, elle releva la tête. L’information qu’avait dit le voleur de flutes venait de lui frapper en pleine figure. Alors, il n’était pas descendu dîner seulement pour garder l’instrument pour ne pas que personne ne la vole ? Fouillant dans sa mémoire, Heather se remémora la dernière fois qu’elle avait vu sa flute. En fait, elle l’avait emmenée entre ses cours pour la montrer à des petites Gryffys qui ne savaient pas quel son ça pouvait émettre. Le cours suivant, il était dans ce corridor. Peut-être l’avait-elle oubliée. Son regard se porta sur le Pouffy’. Nan, il ne semblait pas être en trin de lui mentir. S’il aurait vraiment voulu voler son instrument, il serait parti avec depuis un moment et ne lui aurait certainement pas redonné… Alors tout faisait maintenant du sens, maintenant qu’on y pensait. Après avoir inspecté le visage du jeune homme pendant un moment, elle ne vit aucun signe de malice. Un pouffy était aussi loin d’être reconnu comme un voleur. S’il aurait été à Serpentard, peut-être que là elle aurait pu se poser des questions… La colère de la jeune Serdaigle semblait s’être diminuée. Elle remit toutes les pièces de la flute dans l’étui, le referma, et le reprit du sol. Par la suite, elle s’inclina, comme elle avait toujours été apprise à le faire dans de telles situations, gardant son regard d’azur sur le Poufsouffle. La jeune brunette se releva par la suite.


    « … Merci. » Murmura enfin la petite Serdaigle, avec un faible sourire

    Elle était bien contente d’avoir retrouvé son instrument. Si elle l’aurait perdu, la fin du monde aurait pu s’annoncer aussi facilement que ça. En ces temps troubles, souvent, elle avait besoin de se relaxer un peu, de décompresser après ses journées de travail, d’oublier le monstre qui faisait l’Actualité de l’école. Le moyen le plus évident qu’elle avait trouvé, pour ne pas sombrer encore une fois dans des pensées qui ne seraient pas forcément roses et joyeuses, c’était de jouer de la musique. La musique, c’est le truc le plus relaxant du monde, en y pensant. C’est ce qui permet de s’évader, pour le temps qu’il faudra. Elle permet de s’exprimer sans mots, juste avec une mélodie. Des notes plaintives s’entrelaçant, s’enchaînant. Le reflet d’une âme artistique. L’artiste en lui-même renaît grâce à sa musique, se voit transporté dans un monde tellement différent, un monde si beau. Et après de telles mélodies, de telles notes, on se sent mieux, relaxé. Moins stressé. Ça aidait à dormir sans avoir la tête pleine.

    Heather regarda le Poufsouffle se rasseoir au même endroit, toujours avec son regard sur elle, la petite fille qui avait perdu sa flute. Dans le fond, il venait peut-être de lui sauver la vie, d’une certaine manière. Peut-être que s’il n’aurait pas été là, au bon moment, elle n’aurait jamais retrouvé son instrument. Depuis combien de temps attendait-il, dans le couloir, en attendant qu’elle se pointe ? À cette pensée, la jeune bourgeoise se sentait un peu mal. Le jeune homme parla encore une fois, surement pour stopper ce silence qui s’installait. Elle eut un autre sourire. La colère et la peur maintenant dissipée, une certaine joie et un soulagement commençait à faire son apparition.


    « Je suis Heather Wendy Chamberlain. » fit-elle, tirant sur sa robe de sorcier et se penchant, le salut parfait d’une jeune fille bien élevée. « Enchantée de faire ta connaissance, Griffith. »
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Griffith Harftly
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Mer 5 Mai - 17:52
    La petite fille qu’il pensait avoir devant lui se transforma subitement en jeune femme. Griffith réalisa l’erreur qu’il avait commise de considérer Heather comme une enfant. Car avec sa voix qui recelait une certaine maturité, et son regard empreint d’une confiance en soi assez impressionnante Heather Chamberlain n’avait vraiment rien d’une gamine. Le Poufsouffle ne remarqua pas tout de suite le salut distingué que lui offrit la fille, trop occupé à l’observer. Elle paraissait si innocente que c’en était perturbant.
    Lorsqu’enfin Griffith se rendit compte du geste que venait de faire Heather, il haussa les sourcils de surprise. Aussitôt, il comprit qu’elle était totalement différente de lui. Heather avait visiblement reçu une éducation stricte et élégante, tandis que lui n’avait jamais été soumis à de réelles règles de tenue. Alors qu’elle le saluait d’une fine inclinaison, c’était à peine s’il avait pensé avoir un geste envers elle. Le Poufsouffle hésitait encore sur l’endroit où se situaient la fourchette et le couteau sur la table. Chez lui, c’était au feeling. La fourchette pouvait être à droite et le couteau à gauche voir même les deux du même côté que personne n’y prêtait attention. Des détails qui pouvaient pourtant déranger des personnes bien élevées.

    Il se sentait un peu minable, avec sa position nonchalante et ses cheveux approximativement coiffés. Les jambes du garçon étaient écartées, et il avait posé son avant-bras droit sur son genou. Désirant ne pas passer pour le dernier des piteux, le garçon se releva en toute hâte. Il passa une main pressée dans sa chevelure, espérant ainsi lui donner un minimum d’ordre, tira sur sa robe de sorcier d’occasion pour effacer les plis disgracieux qui s’y étaient formés, puis planta son regard dans celui d’Heather. D’un geste lent et délicat, il attrapa la main de la Serdaigle qu’il embrassa subtilement. A peine ses lèvres touchèrent la douce peau de la fille qu’il rompit le contact. Son buste était penché, et avant de retrouver une position droite, Griffith leva la tête vers celle qui lui faisait face. D’un clin d’œil, il espérait lui faire passer le message « Je fais de mon mieux, mais bon… ».

    _Griffith Un très joli nom, que voici, Heather Wendy Chamberlain.

    Son attitude n’avait strictement rien de moqueuse, bien au contraire. Il n’était pas ce genre de personne qui en veut à la bourgeoisie d’avoir de l’argent. Même si ses parents devaient éclaircir la soupe la plupart des fins de mois, il n’avait jamais envié les familles qui pouvaient se permettre de somptueux repas toute l’année. Il avait bien connu quelqu’un comme ça, étant petit. Une fille qui venait d’un milieu plus pauvre encore que celui dans lequel il avait évolué. La gamine avait tout fait pour rendre insupportable la vie d’une « aristo’ » -comme elle l’appelait à l’époque-. Elle voulait faire culpabiliser la pauvre enfant sur son statut social. Griffith, lui, n’avait jamais comprit un tel comportement même si on âge en ce temps n’était pas très grand.

    Un sourire aux lèvres, le Poufsouffle reprit sa position initiale. Sa main passa une nouvelle fois dans ses cheveux, vieille habitude qu’il avait adoptée depuis que son chapeau ne trônait plus sur son crâne. Une brise d’air fit vaciller la flamme des torches qui étaient accrochées sur les murs. Le regard de Griffith se posa sur l’étui de la flûte qu’il avait protégée tant bien que mal. L’envie d’écouter le son de cet instrument grandit en lui. Il voulait voir la virtuose à l’œuvre-car il se doutait bien que la Serdaigle ne débutait pas, au vu de l’attachement qu’elle portait pour sa flûte-, voulait regarder ses fins doigts pianoter les touches de l’instrument. C’était comme un besoin. Mais Griffith n’osait pas. Il avait peur qu’elle refuse, peur de la blesser. Certaines personnes considéraient la musique comme un échappatoire et avaient peur du public, peur du jugement. En l’occurrence, Griffith ne se serait pour rien au monde de juger Heather si jamais elle lui offrait un morceau. Tout d’abord parce que les connaissances du garçon en la matière étaient bien trop limitées pour qu’il ne puisse se permettre un quelconque commentaire, mais surtout car s’il voulait écouter le son de la flûte, ce n’était pas pour compter les fausses notes (encore fallait-il qu’il les distingue) mais pour apprécier. Juste se délecter de la mélodie, la laisser entrer en lui, s’infiltrer dans les moindres recoins de son esprit et y faire naître un sentiment de bien-être.


    _Griffith Dis, Heather, me ferais-tu l’honneur de me jouer un morceau… ?

    Il ne la fixait pas. Le regard du Poufsouffle était bloqué sur une anfractuosité du mur qui lui faisait face. Il ne la regardait pas vraiment, car son esprit divaguait sur une autre terre. La terre des souvenirs. Griffith essayait tant bien que mal de se souvenir du bruit de l’instrument, triant tel son avec tel objet, tel instant de sa vie. Peu à peu, il réussit à se faire une vague idée sur la chose, imaginant un timbre dans les mi-graves. Lorsqu’il fut satisfait de l’intonation que son imagination venait de créer, il cligna des yeux puis tourna sa tête vers Heather. Son regard ambré se planta dans celui de la fille, s’attendant à ce qu’elle sorte son instrument et lui joue un bel air. A l’image de celle qui le jouerait.
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Ven 21 Mai - 3:23
    Le salut distingué de la jeune Heather sembla déranger, et pas qu’un peu, le Poufsouffle. En fait, cette réaction n’avait rien d’étonnant pour la gamine, habituée à ce genre de regards de la part de sa politesse et du fait que quelqu’un d’aussi bien élevé puisse le montrer avec autant d’enthousiasme. Pour tout dire, il n’était pas rare qu’elle reçoive des remarques blessantes à ce sujet, même que les gens se moquent, surtout les plus vieux mais aussi ceux de sa propre année, de ce qu’ils croyaient être totalement démodé et surtout immonde de la part de quelqu’un. Certes, ces remarques la blessaient souvent, mais elle tentait de ne pas porter une grande attention à ces gens à la mauvaise volonté, les ignorant même parfois totalement et ne laissant paraître sa frustration ou sa peine seulement quand ils étaient plus loin. Elle était quand même très sensible, et un couteau planté au bon endroit pouvait facilement la déchirer. Mais bien que les élèves voient cela d’un mauvais œil, les professeurs trouvaient cela totalement adorable. Il était rare de voir une jeune fille obéissante de la sorte, qui ne tentait d’enfreindre aucune règle, trouvant cela totalement dépassé et inutile. Bref, la jeune Serdaigle regarda Griffith d’un œil attentif, guettant une quelconque réaction, en se remontant de sa position penchée pour affronter son regard, toujours aussi… Perturbé.

    Il se remit bien vite de ses émotions et ça ne prit pas de temps avant qu’il ne se lève, qu’il lui prenne la main d’une manière assez maladroite et qu’il l’embrasse presque sans même la toucher. Il se remonta par la suite en lui faisant un clin d’œil complice que la jeune fille eut beaucoup de mal à déchiffrer. Vraiment, c’était une réaction à laquelle elle ne s’était pas du tout attendue. En regardant Griffith, elle n’aurait pu croire qu’il venait d’une famille semblable à la sienne ; Ses cheveux étaient décoiffés et sa robe semblait usée. Pourtant, la petite brunette savait parfaitement qu’il ne fallait que rarement se fier aux apparences. Elle avait pourtant un autre fait qui démontrait qu’il ne venait pas d’une famille bourgeoise : La manière dont il l’avait salué. C’était beaucoup trop maladroit pour avoir pu être fait plusieurs fois, et ça ne pouvait être de la gêne. S’il avait été gêné, sûrement l’aurait-il démontré bien avant cet instant. En fait, pour le moment présent, il semblait par contre moyennement embarrassé. C’était une réaction assez envisageable.

    Mais le clin d’œil était particulièrement dérangeant pour la jeune deuxième année. Elle hésitait de beaucoup entre la sincérité et la moquerie. Seulement, pourquoi se serait-il donné autant de mal pour une moquerie ? Jamais ce n’était allé si loin avec les autres qui ne voulaient que rire d’elle. Habituellement ils s’en tenaient aux paroles et à sa manière de prononcer chaque phrase, d’une manière assez sophistiquée et choisissant habituellement très bien ses mots et ses intonations. Il n’avait pas l’air très moqueur non plus. Il n’y avait pas l’ombre d’un sourire malicieux qui éclairait son visage, ni une étincelle dans ses yeux qui démontraient d’une certaine passion pour la martyriser avec des mots bien placés. Tout cela portait à confusion. Mais déjà qu’elle avait les nerfs un peu à vif à cause de sa flute perdue et maintenant retrouvée, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils et croiser les bras devant le jaune et noir. Ses dernières paroles eurent raison d’elle. Sur un ton quelque peu acide, elle débita quelques paroles en lui jetant encore une fois un regard noir.


      « Pour quelle raison ferais-je cette honneur à un jeune homme qui oserait se moquer de mon éducation ? »


    Ses paroles étaient encore une fois très bien pensées, ses bras restaient croisés et c’était à peine si elle se retenait de taper du pied. D’une manière, elle trouvait ses agissements quelque peu exagérés, mais les moqueries de ce genre étaient très vexantes. Assez vexantes pour qu’elle se fâche ainsi. Encore une fois, son visage affichait un air un peu frustré, qui pouvait sembler mignon et totalement inoffensif cependant. Griffith avait peut-être retrouvé son instrument, c’était un fait. Mais s’il se mettait à se moquer de ses manières ainsi, ça ne serait pas le début d’une amitié qui naîtrait, mais un conflit. La jeune sorcière n’aimait pas tellement se faire des tonnes d’ennemis, mais elle tenait beaucoup à son éducation et à ses parents, même s’ils semblaient stricts et haïssables.


      « Les moqueries ne sont jamais quelque-chose que j’apprécie. »
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Griffith Harftly
Griffith HarftlyNombre de chapitres écrits : 2696
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Ven 21 Mai - 18:30
    Aucun son ne retentit. Heather ne se pencha pas pour poser sur le sol l’étui de sa flûte qu’elle aurait ensuite porté à ses lèvres pour jouer une mélodie que Griffith aurait aimé. Qui l’aurait emporté dans un autre univers, lui aurait insufflé toute l’énergie qui lui manquait pour finir cette journée paisiblement.
    Griffith n’avait jamais joué d’un instrument. Il ne se connaissait aucun don musical particulier, et était même certain que rester loin d’un de ces objets était ce qu’il avait de mieux à faire pour conserver un minimum d’amis. Mais le fait de ne pas pratiquer n’altérait en rien sa vision des choses. Il était parfaitement conscient des effets que pouvait inculquer la musique à toute personne qui prenait le temps de l’écouter. Il n’avait malheureusement que peu d’occasions d’en écouter, les élèves de Poudlard étant pour la plupart plus obnubilés par la magie que par des objets moldus. Les fois où il croisait une personne avec un instrument étaient rares, et il faisait en général tout pour les convaincre de lui montrer ce qu’ils savaient faire. C’était purement égoïste, il en était conscient. Mais une personne à qui l’on demande de faire une chose qui la passionne peut-être vraiment se plaindre ?

    Il entendit un léger froissement, puis la voix de la fille résonna.


      _Heather Pour quelle raison ferais-je cette honneur à un jeune homme qui oserait se moquer de mon éducation ? Les moqueries ne sont jamais quelque-chose que j’apprécie.


    Griffith haussa un sourcil, puis ouvrit la bouche pour parler. Elle se ferma rapidement, car il n’eut finalement pas besoin d’explications. Après tout, si quelqu’un pouvait la comprendre, c’était bien lui. Dans le sens opposé. Griffith venait d’une famille modeste, et il avait souvent subit les remarques acérées des élèves qui se moquaient de sa robe de sorcier usée, de ses chaussures en misérable état ou de ses parchemins bon marché. Lui avait toujours été sidéré de voir jusqu’où pouvait aller la connerie humaine-le jour où un Serpentard lui avait fait une remarque sur son parchemin avait déclenché une hilarité qui faisait suite à un grand étonnement-, tout en étant malgré tout blessé par ces remarques.
    Heureusement au fil du temps il s’était endurci, et n’hésitait désormais plus à envoyer balader celui ou celle qui se permettait une quelconque remarque sur ses habits ou ses affaires quelles qu’elles soient. Depuis, peu osaient lui lancer des remarques acerbes, et il était ravi de ce changement.
    Il se releva souplement puis fit face à Heather qui le regardait fixement, les bras croisés et les sourcils froncés. Il imagina alors sa propre petite sœur dans une situation semblable. La jeune fille n’avait pour l’instant eu aucun signe de magie, et Griffith ne savait donc pas si Jamie allait un jour fouler le sol de cette école. S’émerveiller là où il avait faillit se décrocher la mâchoire tant il était subjugué par le spectacle que le parc lui offrait. S’étonner de la magie en elle-même, ne pas comprendre son fonctionnement. Porter elle aussi des robes de sorciers à bas prix et des chaussures sur le point de se trouer de tous les côtés. Subir les mêmes remarques blessantes. La différence qui serait alors de mise serait leur sexe. En tant que garçon, Griffith avait apprit à se défendre, et les élèves n’osaient pas s’acharner sur son cas lorsqu’il tombait dans une colère noire. En tant que représentante du sexe féminin, Jamie serait sûrement victime de personnes plus persistantes. Mais le problème n’était pas encore posé. Aussi reporta-il son attention sur la jeune fille qui lui faisait face.
    Griffith ne put s’empêcher de la trouver adorable, ainsi positionnée, et défendant son éducation avec ferveur. Il se baissa un peu pour être à la hauteur de la fille et ainsi lui prouver leur pied d’égalité.
    Il ne souriait pas.


      _Griffith Peu de personnes apprécient lorsqu’on se fiche d’eux. Saches que ce n’est pas mon cas. Je m’excuse de ma maladresse. Loin de moi était l’idée de te blesser, Heather. Pardonne moi.


    Il passa une main nerveuse dans ses cheveux. Griffith avait l’impression d’être un gamin. Un gosse qui parle à un adulte et qui s’excuse d’une bêtise qu’il a commit. Heather dégageait une réelle maturité tout en restant enfantine. Intrigué, il ne réussit pas à détacher son regard de la Serdaigle. Scrutant les yeux de la fille et les expressions qui défilaient sur son visage. Finalement, un clignement de paupière plus appuyé le sortit de sa torpeur et il se releva non sans avoir sourit à la jeune fille. Sa main se posa délicatement sur le crâne de la Serdaigle pour y rester quelques secondes.

      _Griffith On a tous un sujet qui fâche, une peur qui fausse notre jugement. Je comprends parfaitement que tu soit vexée en croyant que je me moque, ne t’en fais pas.


    Il ne voulait pas qu’elle s’excuse pour l’avoir jugé. Il n’avait pas envie d’être face à une enfant qui se sent coupable de quelque chose, pas envie de se trouver face à elle. En cet instant, Griffith voulait juste qu’elle joue. Qu’il évacue la tension qui bloquait sa respiration, qu’il respire enfin. C’était une fois de plus égoïste, mais l’esprit du garçon était taciturne. Il détestait cet état misérable durant lequel il voyait la vie triste, fatiguée. Durant lesquels seules des phrases peu joviales lui venaient à l’esprit, le genre de paroles qui étaient suffisantes pour plomber l’ambiance.
    Lentement, il s’assit à l’endroit où il semblait vouloir s’incruster. Il jeta un dernier regard conciliant à la jeune fille accompagné d’un sourire à défaut d’un clin d’œil -qu’il était décidé à ne plus utiliser avec Heather désormais-, puis retourna à sa contemplation murale.
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1Mar 8 Juin - 17:01
    Heather resta figée dans cette position de colère pendant quelques instants, son regard lançant des éclairs dans celui de Griffith, qui sembla pendant un moment déconcerté de l’attitude qu’elle adoptait aussi soudainement. Jamais elle n’aimait se faire lancer des couteaux directement dans le cœur comme il l’avait fait. En fait, c’était ainsi qu’elle le considérait, puisque son éducation était en quelque sorte une grande partie d’elle. Les moqueries étaient parfois assez difficiles à oublier, surtout pour une jeune fille comme elle, toujours aussi innocente et douce. Il était rare de la voir se fâcher, mais ces points la frustraient beaucoup. Sûrement retomberait-elle en larmes devant son frère suite à cette discussion, ce qui n’annonçait malencontreusement jamais quelque-chose de joyeux de la part de celui-ci. Mais bien que tout cela soit des plus blessants, Heather devrait apprendre, plus tard dans ses années ici, qu’il faudrait se montrer forte et ne pas montrer la plupart de ses émotions. Elle était encore jeune et fragile, pourtant, malgré une maturité hors du commun pour son âge.

    Mais Griffith se leva et vint se positionner devant elle, avec un air sérieux et serein, aucun sourire. Ce qu’il allait dire était sérieux et ne valait pas à une moquerie, semblait-il. Quand il se mit à parler, les doutes d’Heather se révélèrent exacts. Semblait-il qu’il ne voulait pas se moquer et que son intention n’avait pas été mauvaise. Le sérieux dans sa voix ne révélait aucun ton moqueur et rien qui pouvait définir qu’il lui voulait un quelconque mal, ou qu’il voulait affecter ses sentiments. Pendant un moment, elle restait silencieuse et ne faisait que le regarder avec ce même air presque perdu. En fait, elle s’était frustrée sans raison, et c’était un grave malentendu qu’elle n’aurait peut-être pas dû commettre. Aussitôt, elle se sentait mal pour ce détournement de situation. Le Poufsouffle se releva alors, et Heather baissa son regard vers ses pieds, se sentant coupable. Son regard resta ainsi jusqu’à ce que la main du jeune homme se pose sur sa tête, ce qui eut pour effet de relever le regard.

    Encore des mots, assez profond pour mettre la Serdy’ encore plus mal à l’aise. Ça faisait mal d’avoir pu penser un truc comme ça. Avec la sincérité avec laquelle Grifftih parlait, on aurait pu croire que lui aussi avait vécu ce genre de moments difficiles, ces insultes et ces moqueries de la part d’autres personnes. Il semblait pourtant être quelqu’un de bien. Mais parfois les gens ont du mal à accepter les gens comme ils sont réellement, et c’était le cas de plusieurs dans cet établissement, comme partout ailleurs, tout compte fait. Ces blagues mal placées faisaient souvent mal. Et tandis que le jeune homme se remettait à sa place, encore une fois, Heather prit une grande respiration, baissant la tête quelques secondes encore avant de la relever, les yeux quelque peu humides.


      « Je suis désolée…. Vraiment désolée. »


    Ces mots balbutiés étaient sincères. En se sentant agressée, elle l’avait en quelque sorte blessé. Elle qui n’aimait pas vraiment blesser autrui, c’était bien beau encore. Elle eut un soupir.

      « Je suis encore un peu sur le choc, je crois, pour tout prendre de cette manière… Pardonne-moi, je n’aurais pas dû réagir de la sorte. »


    Son air rappelait celui d’un enfant ayant fait une gaffe, toute terrorisée par ce qui pouvait venir par la suite. La petite sorcière avala de travers avant de se calmer, face au sourire que Griffith lui lançait. Elle lui rendit, un peu plus timide, avant de mettre son étui par terre et d’en sortir sa flûte traversière, son instrument qui ne la quittait pas, un peu comme sa baguette. Tout en assemblant sa flûte, ses yeux d’azur se concentrant sur chaque pièce, elle gardait son sourire.

      « Je peux bien jouer un morceau, si c’est ce que tu attends. »


    Après avoir assemblé son instrument, elle le porta à ses lèvres, cherchant pour une mélodie qu’elle connaissait par cœur, une qu’elle appréciait. La bleue inspira, puis expira dans son instrument qui se mit à jouer des notes douces, basses. Un air qui semblait au début quelque peu triste, mais envoûtant. Un de ses airs qu’elle préférait, doux et mélancolique, de longues notes résonnant dans le couloir.
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MessageSujet: Re: Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]   Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather] 740834mini1
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Je n'ai pas l'étoffe d'un voleur, et pourtant... [Heather]

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